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Née le 27 septembre 1937 à à Tsévié ( Togo), d’un père originaire de cette ville cosmopolite, et d’une mère peule, Germaine Adjovi Amékou aka Yta Jourias est une des pionnières de la chanson moderne togolaise. Très jeune, elle se fait remarquer avec “Djama fôkpa”, un titre dénonçant “l’attitude volage des hommes qui changent de copines comme ils changent leurs chaussures allemandes”. Mais c’est en 1957 qu’elle débute réellement dans la musique, et s’illustrera plus tard avec “Nouké mé wo”, “Ecoute le ciel”, “Salabogo”, “Médé Yta” ou Adome Nyuéto, des chansons aux beats highlife ghanéen, afro-soul ou afro-funk… ”

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Germaine Jourias

A cette époque où Miriam Makeba, Manu Dibango, Gnonnas Pedro ou TP OK Jazz de Franco dominent la scène continentale, la chanson togolaise compte dans ses rangs de grands noms comme Bella Bellow, Julie Akofa Akoussah, Nimon Toki Lala ou le groupe Mélo Togo.

Dès 1961, elle enregistre sous le nom de Germaine Jourias ses premiers disques, comme son 45T éponyme, dont les titres “Nouké mé wo” et “Ecoute le ciel” au beat highlife ghanéen, réalisés avec le Béninois El Régo et son orchestre Les Commandos. Suite à cette parution, Yta Jourias donne en 1962 son premier spectacle au Centre Culturel Français de Lomé qui lui donne une réelle renommée. Suivent en 1969 Germaine Jourias & Poly Rythmo comprenant “Fo Djoni” aux parfums highlife et “Médéouda” à la couleur soul, et Doupkata Metchrimameo / Salabogo au beat afro-funk.

Ambassadrice de la chanson panafricaine

Par la suite, elle tournera en Hongrie, au Brésil, aux Etats-Unis, en URSS, en Suisse, en France, en Libye, au Nigeria et au Bénin. Cette tournée très enrichissante lui permet de nouer des relations fructueuses avec des chefs d’Etat africains et européens. C’est aussi pour elle l’occasion d’apprendre plusieurs langues africaines. Dès lors, ses textes sur l’unité africaine, la solidarité entre tous les peuples, la coopération culturelle internationale, la joie, la tristesse, l’amour ou l’émancipation de la femme ; le tout chanté d’une voix aigue et envoûtante en haoussa, kotokoli ou bambara, font d’elle une Ambassadrice de la chanson panafricaine.
En 1971, Yta Jourias rejoint la Côte d’Ivoire, à l’époque pays incontournable de la musique africaine où des musiciens de divers horizons se retrouvent à Abidjan. Elle y côtoie aussi les nationaux, tels que Reine Pélagie, Aïcha Koné, François Lougah, Bailly Spinto, Ernesto Djédjé, et bien d’autres encore… En 1975, Yta Jourias sort le 45T Médé Yta / Fifi Ntsowo et le 33T Pouvoir noir, comprenant des titres comme “Metsa Volomiye”, “L’amour et l’argent” ou “Africa Bu Nyo”, deux disques aux parfums highlife ghanéen, afro-soul ou afro-funk.

Après 27 ans de un séjour en Côte d’Ivoire, Yta Jourias retourne en 1998 dans son pays natal, le Togo.

Yta Jourias n’est plus

Le samedi 08 août 2009 au CHU de Lomé (Togo), Yta Jourias qui souffrait de goutte et de diabète depuis un certain temps, a rendu l’âme après une semaine de coma, rejoignant au ciel sa fille unique Marie-Josée décédée quatre ans auparavant.

Gérard Akueson, producteur togolais vivant à Paris (France), a tenu à rendre hommage à cette figure emblématique de la chansion togolaise qui l’avait accueilli à Abidjan “comme une maman africaine”. Pour l’occasion, il organise le 26 août 2009 à Paris, avec sa compatriote et chanteuse, Nimon Toki Lala, un spectacle en mémoire de l’artiste, avec la participation des artistes de la diaspora togolaise, dont Fifi Rafiatou et Amtha Kol…

Pour les funérailles devant avoir lieu du 25 au 26 septembre à Lomé, l’Etat togolais s’associe à ses trois enfants Parfait, Epiphane et Evariste, et à la famille pour un hommage à la hauteur de cette grande dame qui avait aussi adopté plusieurs autres enfants.

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Nago Seck

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