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“Cadette d’une famille sénoufo de quinze enfants, originaire de Gbon, un village du département de Boundiali au nord de la Côte d’Ivoire, Aïcha Koné aka Zata est une chanteuse née le 21 mai 1957 à Adjamé, un quartier populaire de la capitale Abidjan. Elle a imposé la "danse poro", accompagnée par une musique mandingue (sénoufo, bambara) intégrant par endroits goumbé, rumba, soukouss, zouk, pop, soul ou funk…”

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Miriam Makeba, le modèle

Aïcha Koné découvre en 1963 Miriam Makeba venue chanter à Abidjan : la voix de la sud-africaine fascine la jeune ivoirienne qui se jure de devenir chanteuse. « Il y a quelque chose des très émouvant et de très profond dans la voix de Miriam Makeba. Je sentais qu’elle exprimait la douleur mais j’ignorais laquelle. A l’époque, je ne savais pas ce que l’apartheid signifiait », confie-t-elle.

Son parcours

Alors qu’elle étudie à l’Institut National des Arts, sa carrière musicale s’esquisse lorsque son frère, comédien et collaborateur à la RTI (Radio Télévision ivoirienne) la présente à son ami Benson, animateur de l’émission « Travailler, fini, fini ». Aïcha Koné y interprète d’une voix timide et émouvante le titre « Malaïka » (la version de Miriam Makeba). Au contact du compositeur et arrangeur installé à Abidjan, Boncana Maïga, elle est bientôt invitée à Télé Midi, une émission animée par son frère. Son passage dans le groupe 4 B Shows’ puis à l’Orchestre de la RTI dirigé par Boncana Maïga fait d’elle une vedette nationale. Malien, donc de culture mandingue, Boncana Maïga lui permet de développer la maîtrise du genre malinké, l’aide à travailler son timbre et son souffle, à tenir la note, à suivre le rythme. Sa voix cristalline et chargée d’émotion évolue dès lors dans des intonations très variées. En 1978, alors qu’elle est programmée avec Jimmy Hyacinthe, elle rate son tour de chant et perd les faveurs du public. Malgré cet échec, Aïcha Koné, marquée par les mandolines de Nana Mouskouri (Grèce) et les guitares d’Enrico Macias, né Gaston Ghrenassia (Algérie/France) aux accents d’Orient, elle persiste et sort son premier 45T Dénikeleni (1979). Un an plus tard, son titre Zata qui connaît un succès national lui vaudra son surnom. De 1981 à 1984, elle enregistre Baba Tounouna, Kamelemba, Soleil, Linda et Wodjoro, des chansons qui viennent confirmer ses talents de vocaliste. Mais c’est l’enregistrement aux Etats-Unis de l’album variété Narda, avec le soutien de Boncana Maïga qui lancera définitivement sa carrière internationale.

Son titre, Aminata (1986), aux mélodies mandingues fluides, est dédié à sa sœur aînée. En 1988, Jimmy Hyacinthe compose et arrange le disque Adouma. Plus connue sur le continent africain qu’en Europe, Aïcha Koné réalise Tchaga, un album international qui la mènera en Europe. Elle y interprète de sa voix tour à tour nostalgique, gaie, sensuelle, des slows sentimentaux et des morceaux dansants. Arrangé par Boncana Maïga, Bamba Yang et Jimmy Hyacinthe, le disque offre un large panel de rythmes : musique mandingue (sénoufo, malinké), goumbé (Afrique de l’Ouest), rumba, soukouss (Afrique centrale) et zouk (Antilles).

En dépit d’une tournée africaine, européenne, canadienne et américaine, l’album ne connaîtra pas le succès escompté. Mais Aïcha Koné poursuit son bonhomme de chemin en enregistrant régulièrement dans son pays (Poro Dance, Mandingo Live from Cote d’ivoire avec le groupe Alloco Band, Kanawa, Halte à la guerre, Consécration, Le lion, Ben Kadi, Yiri Bâ, Farafina Miria avec Manu Dibango, Meiway et Boris Bergman.

Récompenses

Adulée dans son pays natal (elle fut l’une des chanteuses préférées de feu le président Houphouët Boigny (1905–1993)) et sur le continent africain, Aïcha Koné a été récompensé à plusieurs reprises :
1989 – « Prix Ngomo pour la Paix » au Congo Kinshasa (RDC)
2003 – « Lion d’or » en Guinée
2005 – « Tamani d’honneur » au Mali

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Nago Seck

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