La Lyre africaine
Basé à Pikine, dans la banlieue de Dakar, pionnier de la musique urbaine sénégalaise, El Hadji Bira Guèye débute sa carrière dans les années 1940. Titulaire d’un certificat d’étude, grand connaisseur du Coran, il se fait connaître comme chanteur de kassaks (fêtes de circoncisions), intègre en 1948 La Lyre africaine, un orchestre phare de l’époque créé par l’administration municipale qui se produit devant la bourgeoisie locale, interprète de la musique française mais aussi de l’assiko, du goumbé et de l’afro-cubain. Il s’initie alors à la batterie puis au saxophone.
Festival
En 1950, Bira Guèye fonde le Harlem Jazz qui s’impose au festival des Arts Nègres en 1966 où il compose « Festival mondial des arts », une des premières versions modernisée du mbalax, interprétée par la diva de l’époque Mada Thiam et considérée par certains comme « l’hymne du festival ». Très popularisée par les médias de la capitale où vivent les deux artistes, la chanson est considérée par certains comme l’hymne du festival ; beaucoup d’autres groupes du pays ayant composé des chansons. Par la suite, il forme avec Mada Thiam le groupe Galayaabe.
Titulaire d’une subvention à cette occasion, il représente le Sénégal au Festival international de la jeunesse et des étudiants à Sofia, en Bulgarie, en 1970. Il y rencontrera Kouyaté Sory Kandia (1933-1977), grande voix de la musique guinéenne et le nigérian Dexter Johnson, futur directeur musical du Star Band de Dakar.
Tonton Bira et la jeunesse
A la mort de Mada Thiam, Bira Guèye se lance dans la formation de jeunes artistes dont Thione Ballago Seck et Baaba Maal, enseigne au Conservatoire de Dakar, encadre l’orchestre de l’Union nationale des jeunes aveugles du Sénégal et donne des cours de musique dans les prisons. Il devient membre du Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA) où l’on fait appel à ses connaissances du patrimoine musical. Fait Chevalier de l’Ordre national du Lion, il collabore avec de jeunes talents comme Boy Marone, un jeune chanteur de Pikine et El Hadji Ndiaye qui a enregistré quelques uns de ses titres dans son studio de Thiaroye.
Hommage
Sous l’impulsion du député Amadou Diarra, le 3e Festival Mondial des Arts Nègres (Fesmana) a rendu un vibrant hommage à Bira Guèye, décédé en 2009 et à Mada Thiam.
*Crédit photo : Sylvie Clerfeuille

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