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“Né en 1953 à Podor dans la région du Fouta, au nord du Sénégal, l'auteur-compositeur, guitariste, percussionniste et chanteur, Baaba Maal s’est imposé sur la scène internationale grâce à sa voix puissante au timbre clair, ses compositions originales à base de musiques pulaar (ou peules) (yéla, wango, ripo, naalé, walo findo) et sa présence scénique. Son CD Firin' in Fouta dont le titre "African Woman", enregistré en 1994 entre Dakar (Sénégal), Londres et Bath (Angleterre) a largement contribué à sa renommée internationale. En février 1996, il est nominé aux Grammy Awards américains, dans la catégorie "World Music"... ”

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Mansour Seck, l’ami d’enfance

D’origine halpulaar (peule), Baaba Maal grandit auprès d’une mère compositrice-chanteuse et d’un père muezzin à l’immense et belle voix. Plus tard, il fait ses classes dans les troupes traditionnelles où il chante en s’accompagnant de la kora, du riti (violon à une corde) et du hoddu, un luth peul de 3 à 4 cordes joué à la manière reggae. Après une formation à l’école des Arts de Dakar, il enregistre en 1984, en duo avec son ami d’enfance, le guitariste non voyant Mansour Seck, Djam Leelii, un album acoustique avec guitare, voix, percussions et balafon. Un an plus tard, il fonde Dande Lenöl (« la voix du peuple » en peul), un groupe composé d’une dizaine d’artistes de diverses régions du pays, rejoint plus tard par son frère Ameth Male comme choriste. Son premier grand concert a lieu au théâtre Daniel Sorano à Dakar en février 1986. Sa prestation et le diffusion du concert sur le petit écran le font connaître du grand public sénégalais : sa musique s’appuie sur les rythmes traditionnels halpulaars. Son style se veut international et tient compte de plusieurs influences : musique électro-acoustique ou synthèse de rythmes et de mélodies du folklore halpulaar (wango, ripo, yela), de mbalax, de reggae, de funk et de rock. Parmi les premiers à moderniser le beat halpulaar, Baaba Maal allie les instruments traditionnels comme les tambours sabars wolofs et le tama (tambour d’aisselle) aux synthétiseurs, guitares électriques, cuivres et batterie. En Octobre 1986, il décide de se rendre en France.

Le chantre de la cause halpulaar

Artiste engagé, militant de la cause halpulaar, de l’environnement, de la justice et de la liberté, Baaba Maal est considéré par la jeunesse sénégalaise comme l’un de ses porte-paroles. En janvier 1988 à Dakar, il déclare qu’il n’ira pas chanter en Mauritanie, protestant ainsi contre la suprématie des Maures sur le pouvoir (par rapport aux Mauritaniens noirs) et réclamant la libération de certains prisonniers noirs. Ses textes chantés en pulaar évoquent des sujets socio-politiques et historiques. Baaba Maal sera d’ailleurs nommé représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), une reconnaissance officielle de son engagement… Il est aussi Ambassadeur de l’UNCCD (Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification).

Firin’ in Fouta, l’envol international

Wango, le premier album à l’avoir lancé sur la scène internationale est une fusion du rythme peul « wango », de mbalax wolof et de pop. Fidèle à sa démarche musicale, il réalise ensuite Taara (1990), un opus qui lui ouvre les portes des medias et lui permet de réaliser une tournée européenne. Lors de son étape à Londres, il rencontre Peter Gabriel qui l’invitera à poser sa voix sur son album Passion. En 1991, il change de cap en proposant dans le disque Baayo, une musique lyrique sénégalaise (pulaar, mandingue, sérère, wolof) chantée d’une voix puissante au timbre clair et jouée avec des instruments acoustiques (hoddu ou xalam, percussions sabar, guitare) mais aussi le tama assuré par l’excellent percussionniste Massamba Diop. Suivent plusieurs enregistrements cassettes ou CD. 1993 : Lam Toro (CD), Yélé (cassette); 1994 : Tono, Tim Timol (cassettes) et surtout Firin’ in Fouta, un album enregistré entre Dakar (Sénégal), Londres et Bath (Angleterre) et dédié aux femmes africaines. Le titre « African Woman » finit par convaincre les sceptiques et lui vaut un succès planétaire couronné par trois années de tournées. En 1995, il participe au festival Africa Fête aux USA puis se rend à Nouakchott en Mauritanie pour deux concerts mémorables (19/20 octobre). En 1996, Baaba Maal est nominé aux Grammy Awards aux Etats-Unis dans la catégorie « World Music ». Quelques mois plus tard, il assure la première partie de Carlos Santana à Wembley à Londres en Angleterre. L’artiste sénégalais visitera lors de ce long périple l’Afrique du Sud (festival « Arts Alive International » de Johannesburg), la Hollande, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, la Scandinavie, l’Amérique… La fin de cette année 1996 est marquée par la parution des cassettes Aïwa et « Souvenirs ».

Nomad Soul

1998 le voit enregistrer Nomad Soul, un album dédié à sa communauté d’essence nomade et réalisé avec ses musiciens et ses lointains cousins jamaïcains, Robbie Shakespear et Luciano. On y retrouve les musiciens/producteurs anglais, Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno aka Brian Eno et Simon Emmerson, américain, Jon Hassel, et écossais, Howard Bernstein aka Howie B.

Hommage à Duke Ellington

Le 16 octobre 2004, il est invité comme vocaliste par Manu Dibango lors de l’hommage à Duke Ellington et Milt Jackson au Barbican, la célèbre salle de spectacles à Londres (Angleterre), en compagnie de Courtney Pine (sax), Slim Pezin (guitare), Noël Ekwabi (basse) et les cuivres de l’Orchestre de la Lune.

On The Road (Edition « Bootleg » – Live Acoustic

En 2008, le label Palm Pictures sort On The Road (Edition « Bootleg » – Live Acoustic), une compilation comprenant 8 titres enregistrés en « Live » lors de diverses tournées de Baaba Maal, un artiste originaire du peuple Peul (des pasteurs semi-nomades de la région du Sud du Sahara) : « Baayo », « Fanta », « Farba », « Iyango », « Koni » (en featuring avec le guitariste jamaïcain Ernest Ranglin), « Africans Unite (Yolela) « , « Chérie » et « Bamba », un hommage au guide spirituel Cheikh Ahmadou Bamba (1853 – 1927), fondateur en 1883 de la confrérie des Mourides du Sénégal

Télévision

Le 22 juin 2009 paraît chez Because Music Télévision, un album qui parle de l’invasion récente du petit écran en Afrique. Il y rend aussi hommage aux femmes (« A Song For Women »)… La même année, il est de l’opus African Soul Rebels – UK Tour 2009, aux côtés de Oliver Mtukudzi (Zimbabwe) et Extra Golden, un groupe fondé à Nairobi (Kenya), par deux Américains et un Kényan. L’album est enregistré lors de leur tournée britannique.

The Traveller

Le 15 janvier 2016, Baaba Maal sort, chez Marathon Artists / PIAS, son 11ème album, The Traveller (Le voyageur), mélange de musiques pulaar (ou peules), rock, électro et un peu de mbalax.

L’intitulé de l’album, The Traveller (Le voyageur), est inévitable Baaba Maal, un artiste appartenant au peuple Peul (des pasteurs semi-nomades). Il a d’abord quitté sa région natale, le Fouta, dans la région du fleuve au nord du Sénégal, il y a presque 40 ans, pour diffuser sa musique dans le monde entier. « Le voyage fait partie de ma culture. Les chansons voyagent de village en village, de pays en pays. C’est quelque chose de naturel pour mon peuple et cette partie de l’Afrique », précise Baaba Maal.

Enregistré entre l’Angleterre et le Sénégal, The Traveller est réalisé avec Johan Hugo Karlberg du groupe The Very Best. A travers les chansons « War » et « Peace », relevées par la kora et la flûte peule, Baaba Maal célébre Lemn Sissay, écrivain britannique d’origine éthiopienne, et poète officiel des Jeux olympiques de Londres en 2012.

L’album s’ouvre avec « Fulani Rock », un hommage à son peuple. Suit « Gilli Men, un titre enregistré avec la chorale avec Le Chœur de Dakar. Quant à « One Day » et « Kalaajo », ils combinent riffs de guitare électrique Quicksilver et sonorités électro, tandis que « Lampenda » est un hommage à son héritage de pêcheur.

Distinctions internationales

Une des grandes voix du continent africain, lauréat du « Grand prix pour les arts » en 2017 et du prix « Music In Africa Honorary Award 2017 », Baaba Maal est distingué pour la partition qu’il a jouée dans la musique du film « Black Panther » qui a remporté deux « Grammy Awards » en 2019. Depuis juillet 2003, il est nommé « Émissaire pour la jeunesse » du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), contribuant à la sensibilisation des jeunes sur le SIDA, notamment dans sa communauté Halpulaar (Peule) du Nord du Sénégal.

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À propos de l'auteur

Nago Seck

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