Enregistré le 18 juin 1978, à l’occasion du festival de jazz de Nyons, en Suisse, ce projet fut considéré par Abdullah Ibrahim lui-même comme son plus beau concert solo, une rétrospective de sa vie faite de son histoire sud-africaine mais aussi de ses voyages et à travers eux de ses rencontres humaines et artistiques. Puisant abondamment dans le répertoire sud-africain (kwela, marabi, mbaqanga, township jazz) et dédiant le titre « Khoisan » au peuple Bushman (ou San) dont il était issu par son père, Abdullah Ibrahim s’inscrit également dans la grande histoire du piano jazz par son jeu toute en finesse fait de swing, de puissance, de lyrisme et de méditation et par ses réinterprétations de titres de Thelonious Monk et de Duke Ellington dont « Take The ‘A’ Train », son titre fétiche. Mais si le jazz américain reste, comme pour beaucoup de jazzmen sud-africains, une référence incontournable, l’originalité d’Abdullah Ibrahim est d’avoir également établi un lien avec la musique classique européenne (ici avec Johann Strauss). N’oublions pas qu’il a, dès 1968, établi ce dialogue en interprétant son grand classique, « The Dream » avec le Quatuor à Cordes Royal du Danemark.
Abdullah Ibrahim
Pianiste de génie, auteur-compositeur et flûtiste majeur de la scène jazz internationale, Abdullah Ibrahim a voyagé dans de nombreux styles musicaux : musiques d’Afrique du sud (kwela, marabi, mbaqanga, township jazz, musiques zulu, sotho, san, etc…), du continent (semba d’Angola), bop, gospel, swing ou encore musique classique européenne. Ses œuvres ont été interprétées par des orchestres symphoniques.
Fiche :
Musicien, piano, flûte – Abdullah Ibrahim
Compositeurs – Abdullah Ibrahim, Gordon Clifford, Barris Harry, Johann Strauss, Oscar Hammerstein, Duke Ellington, Billy Strayhorn, Thelonious Monk
Label – Fremeaux et Associes / Nocturne