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Originaire de Dakar, au Sénégal, influencé par l’Américain Sun Ra (pionnier de l’afro-futurisme), auteur-compositeur, claviériste, clarinettiste, guitariste, MC, DJ et producteur vivant entre le Sénégal (Dakar, Casamance) et la France (Sardaigne), Stephen Bassène aka Ibaaku dit "Shiman Staz" ou "Staz" navigue entre hip hop, électro, drum'bass, breakbeats, soul, jazz, folk, reggae, pop et afrobeat (sonorités africaines roots). ”

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MC Solaar, le déclic

Ibaaku reçoit son premier synthé à l’âge de 11 ans. A la même période, il se met à l’écriture « choqué » par l’album « Prose Combat » de MC Solaar. C’est le déclic. Il est alors influencé par la vague hip hop qui a envahi le Sénégal, au début des années 1990 : Positive Black Soul (PBS), Daara-J, Pee Froiss… Parallèlement, il fait ses classes d’instrumentiste (clavier, clarinette) au sein du groupe afro-pop, Waflash, de Thiès, et dans la foulée devient claviériste de l’Orchestre Régional de Thiès. Des expériences qui le mènent progressivement vers le hip hop, la soul, le jazz, la pop et le folk.

Carrière musicale

A partir de 1995, Ibaaku joue dans plusieurs groupes, dont Yang Clan, Xalima Daa et Alchimy à Bamako, au Mali. Il participe ainsi à la compilation « Mali Rap » et à l’album du rappeur malien Buba. De retour à Dakar en 2001, Shiman Staz crée avec sa bande d’amis le collectif LZ3 (Lyrical Zone 3), composé de 3 groupes (Niou Jott, Chronik 2H et Still), et participe activement à l’évolution du hip hop sénégalais et panafricain.

Depuis, Ibaaku est, pour avoir produit plusieurs disques d’autres artistes et sortis avec ses groupes successifs deux albums, une figure importante de la scène hip hop. Il s’y meut comme un excentrique insider, un b-boy affranchi des codes, attitudes et formes convenus. Parce qu’étranger à la culture contemporaine de la réclame à tout crin, il reste un artiste assez confidentiel, plus occupé à créer qu’à promouvoir. Son intégrité artistique et sa liberté de mouvement demeurés inaltérés se manifestent dans l’œuvre protéiforme qu’il continue de forger avec I-Science, ses compositions personnelles ou encore sa collaboration avec la styliste Selly Raby Kane. Il a aussi collaboré au Journal Rappé sur 2STV de Xuman et Keyti, très populaire.

Il sera aussi de l’aventure de The Gran Piano qui fera sa première apparition « rappologique » sur la scène dakaroise lors de la sortie en 2004 de « Trop de choses à dire », un album de Chronik 2H, et participe à différents projets avec son collectif en tant que Beatmaker ou MC : « Vitamine A » de Fafadi, « En faim » de Boudor, « Le temps c’est de l’âge » de Diwan J, « Chalice Sound » (Darkcell Record)… « Muzik noire » premier album de Still (2009), son groupe afro-rap, aux parfums jazz, reggae, soul

I-Science

Duo fondé en 2008 avec et la chanteuse Cori, baroudeuse Egypto-Italo-Belge et véritable woman-show pluriculturelle arrivée à Dakar en 2005, I-Science signifie « il y a quelque chose derrière qui donne à réfléchir » en argot wolof (langue sénégalaise).

Depuis sa création, I-Science puise son inspiration dans cette philosophie et va de l’avant à la recherche de ce quelque chose à l’arrière. Mais comme cela s’avère périlleux sans risquer le torticolis, le groupe utilise un miroir pour réfléchir et partir à la découverte de ce qu’il y a de l’autre côté. Observer les choses d’un point de vue différent aide à faire évoluer les mentalités. C’est là que se situe l’univers d’I-Science. A bord de sa navette musico-spatiale équipée de son hyper-rétroviseur high-tech, I-Science pose sa réflexion sur la place de l’humain dans le monde et dans sa quête identitaire, pour aller là où les musiques se mêlent et où des sons nouveaux se créent : dans la « Djap music ».

Le 23 février 2013, sort leur premier album éponyme dans lequel I-Science nous livre un message positif, le plus souvent inspiré des réalités du continent africain où ils évoluent, mais aussi des réalités du monde qu’ils parcourent au gré des voyages et des rencontres. Le-dit album s’inscrit véritablement dans la catégorie dite engagée pour des causes dites environnementales et sociales (ainsi, tout est dit). Réalisé avec Belbh, il est représentatif de leurs diversités culturelles (Sénégal, Italie, France), un mélange musical à la sauce hip hop, reggae, roots, jazz, pop, soul, chanté en wolof, anglais, français ou italien…

Alien Cartoon

En 2016, Ibaaka sort l’album afro-futuriste « Alien Cartoon », à l’origine bande sonore du défilé de mode de sa compatriote et styliste Selly Raby Kane.

Pour son premier album en solo, le producteur et multi-instrumentiste sénégalais Ibaaku se présente comme l’espoir d’une nouvelle scène électro mondiale qui puise dans l’héritage des musiques traditionnelles locales. « Alien Cartoon » touche du doigt ce qui fait l’essence même de l’afro-futurisme : poétiser le passé pour le plonger avec énergie dans le présent et dans le futur. Conçu à l’origine comme bande sonore du défilé de la styliste sénégalaise Selly Raby Kane, dont la renommée a traversé les océans jusqu’à la garde de robe de Beyonce ou Michelle Obama, « Alien Cartoon » est un pont musical entre les faubourgs de Dakar, l’héritage de Sun Ra, et la beat scène mondiale menée par Flying Lotus et Brainfeeder.

http://www.la-baleine.com/

La musique d’Ibaaku procède aussi bien de la ruche urbaine qu’est Dakar avec ses banlieues alentour, où il installa un studio d’enregistrement, que des vertes étendues de la Casamance et les paysages accidentés de la Sardaigne, où il aime à se retirer, se perdre pour mieux se retrouver. Curieux du monde et de ce qui s’y révèle aujourd’hui de neuf dans les arts, mobilisé à dynamiter les murs et bornes dressés dans la musique par le marché, il est de ces « milleniaux » qui forment l’avant-garde de la création contemporaine sur le continent africain.

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Nago Seck

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