" "
Précurseur de la musique de Guinée Bissau en France, Sidónio Pais Quaresma aka Sidó navigue entre gumbe, sïnga, tina, koussoundé, kizomba (rythme cadencé né en Angola), bossa nova, rumba, afro zouk et afro-cubain... ”

"
"

Ses débuts

Né le 17 novembre 1954, auteur-compositeur, producteur et chanteur, Sidó démarre sa carrière en 1972 avec le groupe Académico Capa Negra du lycée Honório Barreto (actuel lycée Kwame Nkrumah) à Bissau. Un an plus tard, il est invité par le regretté Obyara Sambû pour être le parrain d’un des futurs grands groupes du pays, N’kassa Cobra. En 1974, son tube « Kilis ku kata muri » (Les immortels) contribue largement à la renommée nationale de Capa Negra qui accueillera en 1975 à Bissau Miriam Makeba disparue le 09 novembre 2008. Jusqu’à son départ pour l’Europe, Sidó enregistre pour la Radiodiffusion Nationale de Guinée Bissau de nombreux titres comme « Rosa », « Mindjer Garande », « Vida y luta », « Kilis ki kata muri », « Nha Camarada », « Kutu Bonbon nata urara », « Eh Badjuda », « 3 de Agosto », « Socialismo (segunda parte de Kilis) ».

Sidó et Sabá Miniambá

En 1976, Sidó part poursuivre ses études au Portugal mais la passion musicale de ce vocaliste hors pair est plus forte : il décide alors de fonder le groupe Sabá Miniambá avec quelques amis : Jorge Medina (guitare solo), Naka Ramiro (guitare accompagnement), Mandjau Fati (basse), João Sanfa (batterie), Pedrinho (orgue), Stock (percussions, congas), Zéca Garcia (voix). Le groupe produit deux albums, « Abós kinkons de vida » (1977) et « Cau Tindji » (1978), mais leurs diffusions sur les antennes des radios sont interdites en Guinée Bissau car les textes des chansons sont jugés subversifs par le gouvernement d’alors. Lorsque Sidó part pour de nouvelles conquêtes musicales en France en septembre 1979, les membres de Sabá Miniambá le rejoignent… Ils y obtiendront l’asile politique.

Sidó, le précurseur bissau-guinéen à Paris

En décembre 1980, le groupe est dissout. Mais Sidó continue l’aventure, se lance dans une carrière solo et enregistre en 1981 un album éponyme appelant à la liberté et paru chez Ledoux Records. Cet opus laisse entendre une fusion de certains rythmes et mélodies de Guinée Bissau (koussoundé, goumbé, sïnga, tina), du Brésil (bossa nova), du Congo (rumba ), des Antilles (afro zouk) et de Cuba (afro-cubain). Première production de musique bissau-guinéenne à Paris, cet opus fait de Sidó un précurseur, le premier artiste à diffuser les mélodies et rythmes de son pays en France.

De 1984 à 2004

Artiste prolifique, Sidó sortira plusieurs albums dont « Camba mar » (label Baloba – 1984), la première autoproduction bissau-guinéenne, « 20 ans de Kapa Negra », un VHS paru en 1993 chez Sonima Music, « Mama Kitil » (1998), sous le même label, « Solidariedade » (Discos Sidó lda – 1999), « Live à La Scène à Vernouillet » (DVD), trois best of, « Best of Sidó e Sabá Miniambá » (Mélodie – 2000), « Guinée Bissau – Best of World Music » (Food Production – 2001) et « Best of Sidó – Vol.1 » (Candé – 2002). L »année 2004 voit Sidó revenir sur le devant de la scène avec « Simbióses », tourne en Guinée Bissau, au Portugal, en France et joue ou partage la scène avec divers artistes dont ses compatriotes Naka Ramiro, Bêbo et Joao Mota, la Camerounaise Joëlle Esso, le Congolais Ray Léma, le Burkinabé Zêdess, l’Ivoirien Meiway et les Guinéens Sékouba Bambino et Djanka Diabaté.

Sidó & Djipson à Saraaba

Deux ans après la sortie de l’album « Sidó em Concerto Live » en 2006, Sidó fait son grand retour sur la scène parisienne en donnant en compagnie de Djipson, deux soirées mémorables à l’espace Saraaba. Pour l’occasion, le duo a invité certains de leurs compatriotes comme les chanteurs Zeka Garcia, membre fondateur de N’kassa Cobra et Nene Tuty.

De 2010 à 2019

En 2010, Sidó revient avec le DVD « Guiné nô téra », suivi 2011 de « Dia « i » » (Maxi Single), en 2012 de « Nô misti son liberdade » (Single), en 2013 de « Fusão » (CD), en 2014 de « Fusão (DVD) et « Best of Sidó » (4 CD), en 2016 de « Agora, Réveillon 2015/2016 aux USA » (CD) et en 2018 de « Esperanças » (CD). Ce dernier opus comprend « Sankara », un hommage à Thomas Sankara, homme d’État anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste, né le 21 décembre 1949 à Yako, dans la région Nord, au Burkina Faso, et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, lors d’un coup d’État dirigé par Blaise Compaoré.

"
"
"
"

À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck

Ajouter un commentaire

Laissez un commentaire