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“Né le 17 mars 1962 à à Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan, en Côte d’Ivoire, l'auteur-compositeur, arrangeur, producteur, réalisateur et chanteur, Frédéric-Désiré Ehui aka Meiway, surnommé "Professeur Awolowo" ou "le génie de Grand-Bassam" par ses fans, est le précurseur du zoblazo moderne. Cette musique afro-dance des Appolos (Akans) de l'est, du sud et du sud-est ivoiriens, est aussi pratiquée dans le sud-ouest du Ghana où ils sont appelés "Nzema" (ou Nzima)... Meiway explore d'autres styles musicaux comme le coupé-décalé, le mapouka, le wolosso (danse érotique) et le zouglou ivoiriens, le makossa camerounais, le ndombolo congolais ou l'afro-zouk d'origine antillaise. Frédéric-Désiré Ehui alias Meiway ou "Professeur Awolowo" comme on le surnomme en Côte d'Ivoire est un des précurseurs du zoblazo moderne, la musique du peuple Appolo ou Nzima du Sud ivoirien, originellement venu du Ghana.”

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Une famille de musiciens

Avec un grand-père musicien, un père accordéoniste à ses heures perdues, une mère et une sœur aînée choristes d’une paroisse catholique, Meiway avait un boulevard tout tracé vers la destination « musique ». Et c’est tout naturellement qu’entre 9 et 16 ans, il commence à chanter à la gloire de Dieu, comme sa mère et sa sœur aînée.

Les débuts professionnels

Pendant ses années de collégien, le jeune Meiway se lie d’amitié avec un membre de Pace, le groupe musical du collège. A force d’assister aux répétitions, il finit par remplacer un des choristes et à toucher aux percussions. Outre Pace, Meiway deviendra membre de plusieurs autres jeunes orchestres dont Lynx Groupe. Mais c’est le groupe Pace qui va le mener à sa toute première compétition musicale, en 1978. Le groupe est en effet classé 2ème à Podium, un concours de jeunes orchestres de la Télévision Ivoirienne.

Malheureusement Pace se disloque à la suite de querelles sur la répartition des lots de Podium 1978. Mais à quelque chose, malheur est bon, dit-on. Meiway crée alors son propre groupe, Les Génitaux ou Les Génitos. Un nom qui est un joli clin d’œil à l’actualité sociale du moment, une lutte des classes entre les « grotos » (les nantis) et les « génitaux » (les pauvres). En 1981, c’est la consécration pour Meiway et son groupe au télé-crochet « Podium » présenté par le défunt animateur Roger Fulgence Kassy (1956-1989).

Meiway à Paris

Après ce succès, les tournées se multiplient pour Meiway et Les Génitaux. Mais en 1985, Meiway qui était alors un grand espoir de la musique ivoirienne décide de partir en France, pour y approfondir ses connaissances musicales. A Paris, il monte Défense d’Ivoire, un nouveau groupe composé de musiciens africains, algériens, et français, avec lequel il remporte le Prix du club parisien l’Excalibur.

Le style zoblazo

Pendant son séjour hexagonal, Meiway travaille dans une station-service pour assurer ses fins de mois. Musicalement et financièrement, les choses se décantent véritablement pour lui quand il devient gérant de la station. Il peut alors économiser et obtenir un prêt bancaire pour financer son premier album. Ayibebou – 100% Zoblazo sort en 1989. Un disque annonçant les prémices de son style musical : le zoblazo, un savant brassage de différents folklores du peuple Appolo (Akan) de l’est, du sud et du sud-est de la Côte d’Ivoire. Le zoblazo, dansé avec les mouchoirs blancs aux mains, est aussi un rythme à base de grands tambours « atoumblan » et de tambourins carrés ou rectangulaires.

Le succès du zoblazo

Le succès de ce tout premier disque est immédiat, couronné par en 1990 par le trophée du « Meilleur artiste de l’année » en Côte d’Ivoire. Dès lors, Meiway ne s’arrête plus, s’imposant le rythme « infernal » d’un album tous les deux ans. Au fil des années, le succès du zoblazo (afro-dance n’a fait que croître. En 1991, son album 200 % Zoblazo, à l’énorme succès (plus de 200.000 vues sur youtube), lui vaut les prix du « Meilleur artiste homme » à la 1ère édition des Africa Music Awards en Côte d’Ivoire, et Meilleur artiste Afro-Caraïbes aux African Music Awards. Il tourne alors en Europe et en Amérique du Nord, réalisant ainsi un vieux rêve : chanter aux États-Unis. En 1993, il lance Jamais 203 – 300 % Zoblazo, et remporte le prix de la Meilleure prestation scénique aux African Music Awards 1994. Durant cette époque, il créé son groupe, Zo Gang International, sa propre structure de production et de management, Meiway Organisation, et son Fan Club.

Appolo 95 – 400 % Zoblazo

Suit, en 1995, Appolo 95 – 400 % Zoblazo (plus de 210.000 vues sur youtube), un hommage à son peuple Appolo, réalisé le guitariste, arrangeur et producteur guadeloupéen Jacob Desvarieux (Kassav’) et le chanteur togolais King Mensah. Cet opus intégrant le highlife ghanéen lui vaut le « Wembélé d’or » à La Nuit du Poro 1995 (Côte d’Ivoire), et une tournée internationale (Appolo Tour 96), dont plusieurs pays d’Afrique, un passage à Paris le 21 juin à la Fête de la Musique à la Place des Invalides et une tournée américaine en juillet. En fin d’année, il est nommé « Meilleur artiste d’Afrique de l’ouest » aux Kora Music Awards 1996, à Sun City, en Afrique du Sud.

Les génies vous parlent – 500% Zoblazo

L’album Les génies vous parlent – 500% Zoblazo (plus de 220.000 vues sur youtube), paru en 1997, et intégrant le mbalax sénégalais, des violons et des cuivres, évoque l’enfance et les traditions ancestrales. Avec cet album, il rafle plusieurs récompenses : « Coupe de l’excellence 1997 » (Prix National des Arts et de la Culture Côte d’Ivoire), « Meilleur album » à La Nuit des As, et « Prix du cœur d’or » à la cérémonie Cœur en Action. Il est aussi triplement récompensé en septembre 1998 aux Kora Music Awards : « Meilleur artiste d’Afrique de l’ouest », « Meilleur arrangeur » et « Meilleur clip-vidéo ». La chanson « Awolowo » lui vaut le surnom de « professeur Awolowo ».

Hold Up

Réalisé et produit par ses soins début 1998, l’album « Hold Up », œuvre de son groupe Zo Gang International, vaut à Meiway d’autres récompenses la même année : « Meilleur artiste d’Afrique de l’ouest », « Meilleur arrangeur » et « Meilleur clip-vidéo » Africain aux Kora Music Awards, « Super clip d’or » décernée par la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne), « Meilleur artiste live » à La Nuit des As et « Meilleur clip-vidéo africain » aux Africa Music Awards à Abidjan.

Extraterrestre – 600% Zoblazo

En 1999, Meiway réalise Extraterrestre – 600% Zoblazo, un album célébrant ses 10 ans de carrière, et enregistré, entre autres, avec le saxophoniste camerounais Manu Dibango, les Antillais Jacob Desvarieux (guitare) et Jean Claude Naimro de Kassav’, et son compatriote et rappeur Angelo Dogba. Fidèle au zoblazo, cet opus est cependant fortement marqué par des sonorités latines données par des violons et des cuivres assurés par des Cubains.

Eternel – 700 % Zoblazo

Exploitant un filon décidément porteur, Meiway sort fin 2001 Eternel – 700 % Zoblazo, un opus très dansant. Il y reprend deux titres de ses deux premiers albums, « M’mapa » composé pour son père (CD – Ayibebou – 1989) et 200 % Zoblazo (1991). Mais on retient de cet album le tube mythique « Miss Lolo » qui fait bouger hommes et femmes sur toutes les pistes de danse du monde (plus de 120.000 vues sur youtube). En 2003, Meiway est lauréat du Prix spécial de l’intégration africaine au Kundé d’or (Burkina Faso).

Golgotha – 800 % Zoblazo

2004 voit Meiway sortir Golgotha – 800 % Zoblazo, son 8ème album aux parfums « prudencia » (la danse des hommes prudents) et « coupé-décalé » (deux musiques et danses en vogue dans le pays). On y retrouve des invités comme les Congolais Koffi Olomidé (« Kk mou prudencia ») et Lokua Kanza (« Le chant des martyrs »), mais aussi le Ghanéen Kojo Antwi (« Koundoum beat »).

Lors de son concert du 5 juillet de la même année, au Festivoire, à Abidjan, Meiway et son groupe Zo Gang International connaissent un succès retentissant. Le succès de cet opus rapporte plusieurs prix à Meiway en 2005 : « Meilleur artiste d’Afrique de l’ouest » au Tamani d’or au Mali, « Meilleur artiste d’Afrique de l’ouest » au Kundé d’or au Burkina Faso, « Tiercé d’or » (« Meilleur artiste Ivoirien ») au Tiercé Gagnant en Côte d’Ivoire, « Meilleur artiste homme », « Meilleur artiste de variétés » et « Top des Tops d’or » aux Top Visages en Côte d’Ivoire.

9ème commandement – 900% Zoblazo

Au fil des années, le succès du zoblazo (afro-dance) n’a fait que croître pour atteindre 900% Zoblazo, avec son 9ème album personnel, 9e commandement, paru début décembre 2006 et qui lui vaut d’être lauréat du prix du « Meilleur artiste ivoirien » aux Ivoire Diaspora Awards 2006. « 9ème commandement » est, pour cet artiste de confession chrétienne, un appel à la paix et à la reconnaissance envers ses parents, comme recommandée dans les 10 commandements de Dieu. Quant à la chanson « Pitié », marquée par le ndombolo congolais, elle est destinée à la lutte contre ce fléau qu’est le Sida.

Cependant, Meiway n’oublie pas cette musique si dansante qui fait son succès et le bonheur des night-clubs, avec des titres comme « Emeraude » (un hymne à la femme) ou « Feu de camp » réalisé en featuring avec le rappeur Alibi Montana, une chanson humoristique évoquant « L’île de la tentation », une émission de téléréalité française diffusée sur TF1.

A nous la victoire

Cette même année 2006, Meiway enregistre, en featuring avec ses compatriotes et adeptes de coupé-décalé DJ Arafat et Christy B, « A nous la victoire », un album rendant hommage aux Éléphants (l’équipe nationale de football de la Côte d’Ivoire).

M20 – 1000% Zoblazo

Pour ses 20 ans de carrière musicale, Meiway, surnommé « Professeur Awolowo » ou « le génie de Grand-Bassam », sort en 2009 M20 – 1000% Zoblazo, son 10e album zoblazo qui lui vaut le prix de Meilleur artiste Africain au Tamani d’or 2010, au Mali.

Enregistré avec le rappeur franco-congolais Passi (« Dedans ») et la chanteuse Lynnsha (« Mami »), M20 intègre divers courants musicaux : afro-soul, R&B, coupé-décalé, zouglou, ndombolo, etc.

La chanson « Mamadou et Bineta » (référence au manuel scolaire étudié dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest) est offerte au Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) qui milite pour la lutte contre les enfants soldats.

À l’occasion de ce 20ème anniversaire de sa carrière musicale, Meiway est fait Commandeur dans l’Ordre du Mérite Culturel en Côte d’Ivoire, et Ambassadeur de Grand-Bassam, patrimoine mondial de l’UNESCO… Ces distinctions s’additionnent en outre à celles d’Ambassadeur pour la lutte contre le VIH Sida, Chevalier et Officier dans l’Ordre du Mérite Culturel en Côte d’Ivoire.

Professeur M23

Après le 20ème anniversaire de sa carrière musicale en 2009, Meiway dit « Professeur Awolowo » revient en 2012 sur le devant de la scène avec Professeur M23, un clin d’œil, au 23ème anniversaire de sa carrière musicale. Cet opus relatant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, est aussi un appel à la paix et à la démocratie, et une dénonciation des dictatures, des conflits inter-ethniques et des guerres.

De cet opus intégrant le coupé-décalé et le zouglou ivoirien, se dégagent plusieurs succès, dont « Rouler Moutou », une chanson mettant en valeur les grosses fesses des femmes, et devenue un méga hit international, avec plus de 820.000 vues sur youtube.

Le verbe parfois incisif et la rythmique incandescente de Meiway sont connus des quatre coins du continent et bien au-delà. La prise de position courageuse de Meiway contre le piratage des œuvres musicales en Côte d’Ivoire lui avait valu quelques soucis. Mais il en faut plus pour déstabiliser « le génie de Grand-Bassam », au talent indéniable. La preuve à l’édition 2007 de l’Abissa (fête du nouvel an chez les Nzima Kotoko), Meiway est fait Ambassadeur Nzima Kotoko. A charge pour lui de représenter, de vendre la culture N’zima à travers le monde. Une charge qui, aux dires de Meiway lui-même, l’oblige à être très très fort.

Source : http://www.meiway.ci/

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Nago Seck

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