Monstre de la guitare né le le 26 juin 1934 à Bolobo (Bandundu), Paul Ebengo Isenge plus connu sous le nom de Dewayon est une figure emblématique de la musique congolaise des années 1940/1950. Au début des années 1950, Dewayon fonde Cobantou, devenu l’orchestre phare de la scène musicale congolaise…
Dewayon, l’innovateur
Créateur d’une biguine originale née de l’ekonda, un style traditionnel en 6/8 du Bandundu (région de l’Equateur), Dewayon fut l’un des premiers à lancer la mode « SAPE » (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes) et le premier à prendre un pseudonyme, « Le prêtre », pour se donner plus de prestige, lançant ainsi la mode des titres ronflant qu’adopteront divers artistes congolais : Le grand prêtre, L’empereur, Le président, Le baron, Le prophète, Le maître, Le grand, Le grand maître, Le roi, King, Le chancelier, Le professeur, Le patriarche, Le maréchal, Le Tout Puissant, Sa majesté, Le pacha, Le prince…
Le jeu de pincés
Alors que le piano tient un rôle majeur dans l’orchestration de la fusion sébéné/son cubano des années 1930, de jeunes artistes comme Dewayon, Wendo Kolosoy et Henri Bowane imposent, dans les années 1940, la guitare comme élément moteur de la musique congolaise.
Par son jeu fait de pincés (picking) à une époque où le grattage est de mode, Dewayon innove en lançant des solos de guitare aux riffs tournoyants (guitare hawaïenne) relevés par les cuivres. Il enregistrera de nombreux titres dont les tubes « Niama ya Zamba », « Mokili Pasi », « Nganda ya Emile Zola », « Skol », « Camarade ya Kinshasa », « Youyou », « Bolingo ya mbongo », « Hélène Elue », « Fransisca », « Succès ya Toyota », « Kathy-Khaty » ou encore « Hélène Wa Marcel ».
L’école Dewayon
Dewayon influença plusieurs générations de guitaristes dont Dr Nico , Papa Noël ou encore Michelino Mavatiku Visi. Il contribua énormément à la réussite musicale de ses frères Lokonda Mpoku «~Ondo-Ondo~» et surtout son petit-frère Jean Bokelo Isenge aka Johnny Bokelo.
En 1970, Dewayon organise un concours de musique des orchestres de jeunes dont l’Empire Bakuba du prometteur Pépé Kallé et le Myosotis de Yampanya Wa Ba Mulanga et Papy Tex, lauréat du Prix de Meilleur Orchestre. Monstre de la guitare, Dewayon est une figure emblématique de la musique congolaise des années 1940/1950. Au début des années 1950, Dewayon fonde l’orchestre Cobantou..
Dewayon, l’homme au grand cœur
Homme au grand cœur, Dewayon s’est toujours soucié des autres, notamment des jeunes qui le considéraient comme un père spirituel. Ce sens du partage et cette volonté de soutenir les talents naissants l’amenèrent à chaperonner un orphelin de 11 ans, musicien de rue et future grande vedette de la scène congolaise, François Luambo Makiadi aka Franco. Il lui apprend les techniques de jeu de la guitare et le présente à Papadimitriou : le boss des Editions Loningisa le fera enregistrer avec l’Orchestre Watama constitué de jeunes artistes du quartier Far West de Kinshasa.
La biguine ékonda
Créateur d’une biguine originale née de l' »ekonda », un style traditionnel en 6/8 du Bandundu (région de l’Equateur), il se distingua par sa voix râpeuse qui tranchait avec celles aigues de la plupart des chanteurs d’alors.
« Le Prêtre » Dewayon
Il fut le premier à prendre un pseudonyme ronflant, « Le Prêtre », pour se donner plus de prestige, lançant ainsi la mode des titres comme « Le Grand Prêtre », « L’Empereur », « Le Président », « Le Baron », « Le Prophète », « Le Maître », « Le Grand », « Le Grand Maître », « Le Roi », « King », « Le Chancelier », « Le Professeur », « Le Patriarche », « Le Maréchal », « Le Tout Puissant », « Sa Majesté », « Le Pacha », « Le Prince » etc…
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