" "
“Michelino Mavatiku Visi  est un guitariste virtuose de la rumba congolaise et un auteur compositeur. Originaire du Congo Kinshasa (RDC), Il a joué avec les plus grandes légendes de la scène congolaise comme Joseph Kabasele, Franco, Rochereau et Docteur Nico. Il a développé une carrière internationale et est l'auteur de plusieurs tubes de la rumba congolaise et du soukouss dont "Michita" devenu son surnom. ”

"
"

 

 

L’enfant de Matadi

Mavatiku Visi aka Michelino est né le 15 mars 1946 à Matadi (Congo Kinshasa (RDC), de parents angolais. Il se plonge très jeune dans la musique, s’imprégnant dans cette ville portuaire du Bas-Zaïre (Bas-Congo) de tous les styles musicaux d’importation :  musique mandingue (Guinée/Mali), highlife (Ghana), makossa (Cameroun), afro-cubain/mbalax (Sénégal) et son cubano.

A l’âge de 14 ans, l’adolescent se forme sur des guitares de fortune puis approfondit sa technique  sur celles de ses aînés. Il se fait très vite une réputation dans son quartier et à 16 ans, débute au Comet Mambo.  De 1962 à 1965, Michelino joue au sein du Grand Micky de Matadi, une ville qui a vu naître des figures emblématiques de la musique congolaise  comme l’Angolais Manuel d’Oliveira, inspirateur de futures légendes de la rumba congolaise (Joseph Kabasélé, Tabu Ley Rochereau, Franco).

Michelino et l’école Kabasélé

Entre 1966 et 1968, Michelino fait ses classes au sein de « l’école Kabasélé » (Joseph Kabasélé aka Grand Kallé). Il intègre d’abord l’African Fiesta Sukisa de Nicolas Kassanda aka Dr Nico, l’un des grands maîtres de la guitare congolaise. Auprès du maestro, il perfectionne sa technique. Par la suite, il transpose notamment les jeux de marimba et de likembé sur son instrument de prédilection, adopte la technique de vibrato de la guitare hawaïenne et lance la « guitare mi- composé » (mi de son prénom Michelino), en introduisant une quatrième guitare dans la rumba congolaise. Ce virtuose fusionne en outre plusieurs styles (jazz, rhythm’n blues, rumba cubaine (son cubano),  musique mandingue) pour obtenir un son original et panafricain.

Cette originalité lui vaut d’intégrer quelques mois plus tard, l’African Fiesta de Tabu Ley Rochereau apportant à l’orchestre sa panoplie rythmique et mélodique marquée par les sonorités lusophones. En 1967, le groupe représentera le Zaïre (actuel Congo Kinshasa (RDC)) à l’Exposition Universelle de Montréal, au Canada.

 

Michelino, Tabu Ley et Franco

Musicien éclectique, avide de rencontres, Michelino fait un court passage (1968-1969) au Festival des Maquisards, composé de plusieurs auteurs-compositeurs :  Dalienst Ntesa (guitare) et les angolais Sam Mangwana (voix) et Jean-Paul Vangu dit « Guvano » (guitare).  Au sein de cette formation, Michelino compose ses deux premiers 45T, « Yambi chérie » et « Michita » devenu son nom d’artiste.

Il rejoint ensuite une figure légendaire de la rumba congolaise,  Tabu Ley. entouré de musiciens majeurs dont   Guvano Vangu (guitare), Bumba Attel (guitare), Ndombé Opetum (voix, choeurs), Dizzy Mandjeku (guitare), Sam Mangwana (voix), et Josky Kiambukuta. Le succès vient en 1971 avec les sorties de « Makfe » et « Cassius Clay » réalisés avec l’Afrisa International. Le jeune virtuose est bientôt choisi comme lead guitar dans le TP OK Jazz de Franco (1975 / 1979),  l’autre grande figure de la rumba congolaise. Il s’impose également comme compositeur , se distinguant avec le titre « Salima » de l’album « 20ème anniversaire ».

 

 

La tournée internationale de l’Afrisa International de Tabu Ley  le mène à l’Olympia à Paris (1970) où sa fameuse composition, « Moussa » connaît un grand succès. Suivent en 1971 un concert au Festival de Tunis puis au Théâtre Daniel Sorano de Dakar, l’occasion pour le président Léopold Sédar Senghor, de remettre  la Légion d’Honneur à Tabu Ley Rochereau. Michelino Mavatiku Visi est alors choisi comme lead guitar par Tabu Ley, et s’illustre par la chanson « Mongali » sortie en 1972. Il sera associé dix ans plus tard aux deux maitres rivaux de la rumba, Franco et Tabu Ley  réunis exceptionnellement par le producteur Tchica Tchica. Le temps de l’enregistrement d’un album légendaire , « Lettre à Monsieur Le Directeur Général« ,  les deux maîtres de la rumba congolaise se produisent ensemble à Bruxelles et à Paris, une tournée devenue légendaire dans l’histoire de la musique congolaise et africaine.

Les Conservatoires de Paris

Au début des années 1980, Michelino  décide de s’installer en Europe et pose sa griffe sur divers albums dont « Missile » de Josky Kiambukuta (1983). Désireux d’approfondir ses connaissances musicales, il s’inscrit dans deux conservatoires de région parisienne et poursuit des études pendant plusieurs années. Les années 2000 voit la création de  son label, les Editions Michita, et la sortie de plusieurs albums personnels :  Le préservatif (2000),  et Lisanga ya Banganga (2004), suivi d’ un collector célébrant ses 20 ans de carrière.

Bobigny – Seine-Saint-Denis

Vivant depuis plusieurs années à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, Michelino Mavatiku Visi livre son regard sur sa commune : « Quand je suis arrivé à Bobigny, j’ai vu beaucoup d’artistes, des rappeurs comme MC Solaa… J’ai fait partie de ceux qui ont inauguré Canal 93 (salle de concerts). Chaque jeudi, il y avait le concert « Découverte » et le samedi il y avait les grands concerts. J’aime bien Bobigny, c’est une ville festive. »

"
"
"
"

À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck

À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

Laissez un commentaire