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“Auteur-compositeur, arrangeur, producteur, percussionniste, guitariste et chanteur Rwando-Congolais, Pascal Lokua Kanza aka Lokua Kanza est né le 21 avril 1958 à Bukavu (République Démocratique du Congo), d'un père Mongo (ethnie guerrière congolaise) et d'une mère originaire des montagnes du Rwanda. Tous deux le sensibiliseront à la beauté des mélodies. Il grandit donc naturellement, bercé par les polyphonies congolaises et par les musiques de cour rwandaises. Sa musique, chantée en lingala, en swahili, en français ou en anglais, navigue entre afro-folk méditatif et bluesy, tantôt enrichi de légères couleurs rumba congolaise, blues, jazz, bossa nova et parfois reggae ou rap... ”

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Franco, l’idole

Enfant, Pascal Lokua Kanza intègre les chorales des églises et adolescent, il s’arrange pour sortir en douce dans les rues de Kinshasa, attiré par les rythmes qui font vibrer les nuits de la capitale : “Vers 10/11 heures du soir, dès que ma mère dormait, j’allais faire le “ngembo” dans la boîte où jouait Franco. Ça consiste à escalader le mur pour regarder à l’œil les musiciens…” Mais ce qu’il veut avant tout écouter ce sont les musiques du monde (jazz, variétés, soul, afro-beat, rumba congolaise…). “Je voulais surtout écouter celui qui passait en première partie. Il faisait ce qu’on appelait alors du “jazz”, une dénomination qui désignait toutes les musiques étrangères de Fela Kuti à James Brown. J’adorais ça. En fait, il jouait une musique qui allait bien au-delà de ce l’on faisait d’habitude, c’est à dire la rumba congolaise qui tenait le haut du pavé à Kinshasa. Dès qu’il avait fini, je repartais illico, tapais à la fenêtre pour prévenir ma sœur complice, et hop ! ni vu ni connu…

Malaïka, le déclic

A l’âge de 13 ans, Lokua Kanza assiste à un concert de Miriam Makeba qui a popularisé en 1966 le fameux “Malaïka”, une chanson d’amour en swahili interprétée en 1958 par les Kényans Fadhili William et Fundi Konde. C’est le déclic pour celui qui donnera plus tard le nom de Malaïka Lokua à sa fille (devenue chanteuse) : “Ce soir là que j’ai décidé de devenir chanteur.

Ray Lema, le grand frère

Avec sa première guitare offerte par Ray Lema, Lokua Kanza écume les bars kinois de Matonge puis suit des cours de solfège, d’harmonie et de guitare classique au Conservatoire de Kinshasa. A 19 ans, il dirige déjà le Ballet National de Kinshasa (Congo Kinshasa (RDC)) et touche ses premiers cachets de musicien en accompagnant la grande star de la musique africaine, Abeti Masikini. Mais le jeune Pascal veut découvrir d’autres musiques et décide de quitter son pays pour Abidjan (Côte d’Ivoire) avant de rejoindre Paris en 1984 pour suivre pendant quelques mois les cours de Pierre Cullaz au C.I.M. (école de jazz de Paris) le temps de mieux comprendre cette musique que j’aime et de réaliser que ce n’était pas ma voie. Dans la capitale française, Lokua Kanza retrouve le grand frère et ami Ray Lema et l’accompagne à la guitare et au chant sur les scènes d’Europe jusqu’en 1988, participant dans l’intervalle à la réalisation de “Bwana Zoulou Gang” (le gang des Noirs et Blancs), un album réunissant des artistes africains et français.

Collaborations multiples

Depuis, Lokua Kanza a collaboré avec Manu Dibango, Youssou Ndour, Papa Wemba, Jimmy Sommerville, Erasure, Wet Wet Wet, New Order, Stephen Hague…Il a signé des albums très remarqués dont sa première oeuvre éponyme, Lokua Kanza (1993). Quant à Wapi Yo (1995), il lui vaut onze nominations aux Victoires de la Musique. La même année, il écrit et arrange Emotion de son compatriote Papa Wemba… Suivent Lokua Kanza 3 (1998), Toyébi Té (2002), le magnifique Toto Bona Lokua (2004), un trio avec Richard Bona et Gerald Toto, Plus vivant (2005). Après un duo avec Corneille dans “Plus Vivant” (2006), un bonus du double album Les marchands de rêves, Lokua Kanza réalise, en mars 2010, Nkolo, un album aux multiples influences (rumba, jazz, folk, bossa nova…) mettant en valeur sa voix.

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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