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“Né en 1973 à Dakar (Sénégal), d'un père Peul et d'une mère Wolof/Bambara, Nuru Kane est un auteur-compositeur, excellent joueur de guimbri, guitariste et chanteur. Leader du groupe Bayefall Gnawa, cet enfant de la Médina s’inspire des chants et de la philosophie "Baye fall" (une composante du "mouridisme", une confrérie musulmane du Sénégal mais aussi de la musique gnawa du Maroc. ”

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Les compositions de Nuru Kane sont tirées des chants et rythmes donnés par le « xiin » des Baye Fall qui parlent de la philosophie de Cheikh Ahmadou Bamba, le Ghandi sénégalais (avant l’heure). Elles sont accompagnées de divers instruments dont le guimbri aux sons amples et profonds, un instrument qu’il a découvert au Maroc alors qu’il se passionnait pour les musiques gnawa, leurs accents de transe, la force de leurs rythmes et leurs racines puisées dans la boucle du fleuve Niger.

Nuru Kane, Thierry Fournel et Mamadou Sarr

Installé en France depuis 1988, il croisera plus tard dans les bureaux du label World Music Network à Londres la route d’un grand voyageur, le bluesman américain Bob Brozman avec qui il a commis au Divan du Monde à Paris le 1° juin, un concert bourré d’humour et de couleurs, rencontre inédite de rythmes d’Afrique de l’Ouest et du Nord et de blues, de sonorités orientales et indiennes. Avec son complice Thierry Fournel qu’il appelle « mon frère » (oud, guitare, karkabas (castagnettes en fer), ngoni) et ses musiciens de Bayefall Gnawa, Nuru Kane propose de l’afro-fusion, un style chanté en wolof (sa langue) et qu’il nomme “gnawa fusion”, un mélange de transe ensorceleuse gnawa du Maroc, de sonorités remuantes du Sénégal (xiin (bayefall), mbalax (wolof) ou wango (musique pulaar ou musique peule), de blues, de jazz, de soul, de funk, de reggae ou de xiin (chants baye fall),, comme le laissent entendre ses albums Sigil (2006) et Number One Bus (2010)… Nuru Kane évolue parfois en trio avec Thierry Fournel et le percussionniste Mamadou Sarr (calebasse, djembé, chœurs).

Exile

En 2013, Nuru Kane sort Exile, un album afro-Gnawa en dehors des frontières. Il conduit avec maestria son groupe Bayefall Gnawa vers de nouvelles contrées. Exile est son carnet de voyage: On y déguste les sonorités du Wolof, de l’Anglais, du Français à travers sa voix puissante et singulière.

Chaque escale est une expérience délicieuse et inattendue où se côtoient le guimbri, la calebasse, le violon, l’oud, la kora, le balafon, le ngoni, la flûte peule ou encore le tama… Autant d’instruments qui témoignent de ses pérégrinations à travers l’Europe et l’Afrique du Nord, et de son attachement à sa terre natale, le Sénégal. On passe ainsi facilement du blues mandingue au flamenco en passant par le mbalax, le funk ou encore la musique gnawa à laquelle il rend un vibrant hommage. Il y a de quoi émoustiller nos écoutilles et se laisser porter par la transe.

Mélodies captivantes, refrains lancinants, la musique de Nuru Kane envoûte autant que le personnage. Cela tient à sa voix ensorceleuse bien sûr ! Mais il y a aussi son élégance naturelle, sa stature majestueuse, ses parures uniques! Nuru est un chanteur charismatique, conscient de la tribune dont il dispose. Tantôt avec humour, tantôt avec gravité, l’artiste évoque les thèmes qui lui tiennent à cœur : respect et tolérance. Il dénonce le racisme, la dictature… Et en revient à l’exil, bien sûr.

Nuru Kane et Carlos Santana

En 2016, le célèbre guitariste latino-américain, Carlos Santana, a repris le morceau « Sigil » issu du premier album de Nuru Kane (Sigil/Riverboat Records/World Music Network) et l’a rebaptisé « Love Makes The World Go Round » dans son dernier album « Santana IV », paru le 15 avril 2016, et enregistré en featuring avec le chanteur Ronald Isley des Isley Brothers ! Un grand honneur pour le chanteur sénégalais d’avoir été repris par le maestro Santana et d’avoir pu échanger avec lui dans les coulisses avant son concert du 5 juillet 2016 à l’AccorHotels Arena (Bercy), invité par ce dernier.

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Nago Seck

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