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“Née en 1982 à Rufisque, à 25 kilomètres au sud-est de Dakar, au Sénégal, Ramatoulaye Ndiaye aka Shula Ndiaye est auteure-compositrice, guitariste et chanteuse engagée. Elle s’impose sur la scène nationale avec sa musique acoustique originale, un afro-folk ou un afro-blues donné par des kora, calebasse, guitare…, et chanté en wolof, en anglais ou en français d’une voix aux inflexions multiples et teintée humanisme. On retrouve dans le répertoire de cette militante des chansons qui bercent, éduquent, éveillent, caressant toujours le rêve d’une Afrique debout dans un monde meilleur.”

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Influences

Dans son enfance, Shula fut marquée par les grandes voix des griottes du au Sénégal, comme Khar Mbaye Madiaga, Fa Mbaye Issa Diop, Samba Diabaré Samb ou encore Amadou Ndiaye Samb… Pourtant une nuit, alors qu’elle écoutait une émission de variété musicale sur une radio FM du transistor de son grand-père maternel, Ibrahima Guèye qu’elle tenait compagnie dans la cour de la maison, elle entendit, pour la première fois la voix d’Aretha Franklin, de John Lee Hooker, d’Otis Redding, d’Ella Fidgzerald et de Mahalia Jackson.

Elle se souvient encore de cette teinte d’inquiétude qu’avait la voix de son grand-père, qui la trouvait soudain un peu trop silencieuse au milieu de leur conversation, et qui lui posait sa fameuse question: « Rama, mbâ dou darra ? » (Rama qu’est-ce qui ne va pas ?) et elle qui répondait : « Mame booy, dou darra » (« Rien grand-père, tout va bien »).

Transportée, bouleversée par ces voix si belles, si captivantes, Shula était tout simplement ailleurs. Et c’est à cet instant précis qu’elle comprit ce qu’elle voudrait faire un jour : chanter. Car ce moment qu’elle venait de vivre était tout simplement magique ! Elle avait 11ans.

Et ce n’est pas pur hasard lorsqu’on la voit plus tard imiter la grande diva américaine Whithney Houston dans son tube paru en 1992, « I Will Always Love You », lors des Ouvertures de Foyer (manifestations culturelles de fin d’année scolaire), et se faire appeler W. H par ses camarades de classe qui l’encourageaient.

Ouza le découvreur

En 1996, Shula Ndiaye, alors âgée de 14 ans, est révélée par Ousmane Diallo aka Ouza, auteur-compositeur et chanteur sénégalais renommé, dans leur célèbre duo Yaye Amy de l’album « Demb ». Dès lors, Shula force le respect et l’enthousiasme du public!!!

Reconnaissance

Reconnue par ses pairs, Shula est alors sollicitée pour des compilations ou par des groupes et artistes aux styles divers (afro-rap, mbalax) pour poser sa voix, comme choriste ou chanteuse, sur leurs musiques comme Pee Froiss (« Affair bou graw » – 1997), Alioune Mbaye Nder (« Lénéen » – 1998), Thio Mbaye, (« Nda lii » – mbalax – 1999), Coumba Gawlo Seck (« It’s lii Lee » – 2000)… De 2000 à 2002, Shula est choriste dans le groupe Super Etoile de Dakar de Youssou Ndour auprès duquel elle acquiert une certaine expérience international avec les tournées, participant à l’enregistrement de « Building Bridges (Refugee Voices) » (2001). En 2005, année où elle participe comme vocaliste à la tournée sénégalaise du chanteur américain Percy Sledge, elle est invitée à poser sa voix sur l’album « Fusion » du groupe Ceddo (HLM).

Plusieurs autres collaborations suivront : Njava, Jojo, Fatim, Djiby, Nix, Thiat, Xuman, Gofu, K.O.C 6, Baay Sooley, Le Réseau des rappeurs de Tundu Joor…

Shula en solo

Aujourd’hui, Shula Ndiaye mène avec brio sa carrière musicale, tirant le meilleur de ses diverses influences traditionnelles, rythmiques, mélodiques… pour remonter à ses propres sources – elle est Lébou, originaire de ce peuple de pêcheurs et de cultivateurs de la petite côte du Sénégal. En même temps, elle est ouverte aux autres musiques du monde, des influences lui ont permis de créer un univers artistique bien à elle, « un style musical qui lui correspond », comme elle aime à le dire. C’est aussi sa façon de rendre comme elle peut, à travers la musique qu’elle fait, toutes ces émotions vécues au fil de ses rencontres, riches en expériences humaines, artistiques et intellectuelles.

Aussi cette forte émotion, ressentie en écoutant la voix d’Aretha Franklin et autres, ces voix qui chantaient dans une langue qu’elle ne comprenait pas, c’est-à-dire l’anglais, lui firent réaliser que : « la musique n’a pas de frontière, qu’elle doit avoir une âme pour toucher le coeur des gens. La musique nous fait beaucoup de bien ».

Autres réalisations

En 2006, Shula est de l’aventure Women Unite Senegal (W.U.S), un projet initié par la structure sénégalaise Ngaari Laaw AED, et réunissant 5 chanteuses d’horizons, de cultures et de styles musicaux différents : Binel « la Gawlo Hapular », Astou « la Djola », Bousso « la griotte wolof », Sista Ouly « la Yaye Fall » et bien sûr Shula Ndiaye « la Lébou ». Ensemble, elles enregistrent l’album « Call Of The Lion » produit par Mundial Productions, en partenariat avec Ngaari Laaw AED, et réalisent en 2007 une tournée de 17 dates dans les principales villes néerlandaises, participant au « Festival Mundial » à Tilburg.

En 2007, elle participe comme vocaliste à l’enregistrement de l’album « Exil » de Musa Dieng Kala. Un an plus tard, elle réalise la video de la chanson « Jangum Jigeen », un plaidoyer pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école. Et en 2009, elle entame la tournée « Shula Acoustic Tour – Africa Ca Kanam » (Afrique en avant) » qui la mènera avec son Ramatouband dans diverses viles sénégalaises, dont Rufisque, sa ville natale, Dakar, Thiès, Mbour, Saint-Louis, en Espagne (Segovia, Madrid)…

Pape Ndiaye – Henguilla

En 2013, Shula Ndiaye pose sa voix sur la chanson Pape Ndiaye de l’album « Dadjé » du compositeur, pianiste et claviériste du fameux groupe Xalam, Henguilla, plus connu sous le nom de Henri Guillabert. On retrouve à ses côtés Tapha Cissé (autre membre de Xalam), Yoro Ndiaye et Bouba Kirikou aux voix.

Philanthropie

Artiste engagée, Shula milite pour le respect des droits des enfants et de la femme, participant à des actions de sensibilisation et de mobilisation ou des projets artistiques allant dans ce sens, auprès de certaines ONG du Sénégal. Elle milite aussi pour le respect de l’environnement, car, comme elle le dit dans une de ses chansons « Gouye (Baobab)  » : « Préservons la nature, c’est le meilleur héritage qu’on puisse laisser à nos enfants ».

Son leitmotiv : mettre la culture au service de la paix, de la santé et de l’éducation. Participer à la sensibilisation sur la prise en charge familiale, à la lutte contre les stigmatisations est ce qui explique le souhait d’un partenariat entre un hôpital et une initiative socioculturelle… Elle participe aussi à des forums pour les écoles associatives en banlieue dakaroise avec « Synergie Banlieue », aux tournées « Tundu Joor » dans les régions du Sénégal, à « La Journée d’entre aide » initiée par la « Rencontre Africaine des Femmes de l’Afrique de l’Ouest » (R.A.F.A.O) à Diourbel, ou encore soutient « Le Centre des Enfants des Réfugiés au Sénégal »…

En 2016, année de la sortie de son EP 2 titres « Jammi réew » (La paix d’un peuple) elle reprend, avec son Ramatouband, la 3e édition de « Shula Acoustic Tour – Africa Ca Kanam » (Afrique en avant), événement sur lequel elle compte pour soutenir financièrement les associations œuvrant pour les enfants démunis.

* Source : http://www.shulaacoustic.com/

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Nago Seck

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