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“Né en 1947, Ousmane Diallo aka Ouza est un artiste qui a combattu le régime sénégalais des années 1960/1970 et continue encore à exprimer son engagement politique. Fondateur des groupes 4 Femmes dans le vent, Ouza et les Filles Branchées ou Ouza et ses Ouzettes, Ouza est l'un des premiers sénégalais, avec Xalam, à intégrer des choristes-danseuses dans un orchestre moderne. Son fils Cheikh Lô (pianiste, claviériste, interprète) et sa fille Adiouza (chanteuse/danseuse) perpétuent son mbalax teinté de pop, de soul, de blues, de jazz, de funk, de gospel et parfois même de rap...”

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Un artiste engagé

Ouza est un auteur, compositeur, arrangeur, guitariste, saxophoniste, claviériste et chanteur sénégalais. Artiste engagé, intelligent, innovateur et très respecté dans le milieu musical, on lui reconnait une approche singulière de la musique mais aussi de la politique. Ce qui lui a valu bien des tumultes dans sa carrière. Quel sénégalais ne connaît pas Ouza, le porte parole des sans voix, celui qui stigmatise les maux de son pays, celui qui avertit, celui qui prévient, celui qui dit la souffrance de son peuple, de sa nation, de son continent ! L’homme se confond avec son orientation musicale ! Il ne triche pas, il innove à chaque production musicale avec des nouvelles voix mais la fidélité aux thèmes est toujours omniprésente! En témoignent ses titres comme “Bouba”, “Le peuple”, “Le vote”, “Président”, “Le politicien”, “Alternance”, “J’accuse”, “Sunu Continent” (notre continent), “La santé”, “Xessal” (dépigmentation) ou encore “Demb” (Hier – sur l’histoire de l’Afrique)… Il est aussi l’auteur du fameux “Thiaroye”, une chanson dénonçant le massacre par le pouvoir colonial français de 1.600 tirailleurs sénégalais rassemblés dans le camp de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, pour réclamer le paiement de leurs indemnités en 1944. Bilan officiel de cette mutinerie : 35 morts???

Itinérance

Ouza Diallo a depuis l’enfance attrapé les virus de la musique et de la loyauté. Il connaît très bien la musique pour l’avoir appris et enseigné! Très tôt, il fréquente l’Ecole des Beaux Arts de la Côte d’Ivoire, avant de perfectionner sa voix et de se familiariser avec les guitares (basse, solo), le saxophone et les claviers. Après ses diplômes, Ouza sillonnera la plupart des pays ouest-africains, ayant toujours en charge la formation et l’encadrement des ballets et orchestres nationaux. Il participera ainsi à plusieurs festivals euro-américains et à maintes rencontres internationales dans les domaines artistiques et musicaux.

Ses projets

Son retour au Sénégal après sept fructueuses années d’expérience fera de lui l’un des ténors de la mélodie traditionnelle alliée au style moderne, un mélange savant des sonorités des guéwels (griots) et celle des instruments occidentaux : un mbalax teinté pop, de soul, de blues, de jazz, de funk, de gospel ou de rap… Ouza est également un des pionniers de la montée des femmes sénégalaises dans le monde de la musique moderne. Il a mis sur pied le premier ballet musical féminin, bousculant le lourd héritage de la musique afro-cubaine bien implantée au Sénégal dans les années 1970. Ses chansons commencent à plaire car elles traitent des problèmes liés à la politique, au développement, à l’éducation, à la santé, au travail et à l’environnement. Cet engagement lui conférera une énorme audience. Malgré tout son talent et son expérience, Ouza Diallo continue de les mettre au service de son peuple. Ainsi, il sera fondateur du groupe Ouza et ses Ouzettes, avec les chanteuses-choristes-danseuses Touti Mbaye, Absa Samb, Maty Thiam Dogo et Ibeu Bou Ndaw Samb, mais aussi directeur du Ballet National Lyrique du théâtre national Daniel Sorano, et enfin, directeur et metteur en scène de l’Orchestre National du Sénégal à sa création.

Il serait bon de retenir que son intérêt pour la musique est toujours grandissant car faisant de brèves incursions dans des domaines comme le jazz, le gospel, la soul et même le rap. Plusieurs générations de femmes et d’autres artistes faisant aujourd’hui partie des ténors de la musique sénégalaise ont eu à bénéficier de sa formation ou de son expérience de 1965 à nos jours, comme Youssou Ndour (CD « 4.4.44 »… De Las Hondas aux 4 Femmes dans le vent (Fatou Thiam Samb, Fatou Sakho, Fatou Talla Ndiaye, Khady Diouf), en passant par Les Ouzettes, Les Gouney Ngaay, Ouza et Les Filles Branchées (fondé en 1995 au retour de son exil aux Etats-Unis en 1989), Ouza et ses Ouzettes ou La Génération 6H, Ouza ne s’est jamais lassé pour mettre à profit son ambition et son génie ! C’est ainsi qu’il a mis sur pied Ouza Productions, une structure qui forme, encadre et assure la promotion des jeunes artistes de son pays. Il a aussi formé ou collaboré avec nombre de vocalistes féminines, comme Maty Thiam Dogo (1982 – 1993), Soda Mama Fall (1994 – 1995) ou encore Shula Ndiaye (1996).

* Source : Ouza Diallo

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Nago Seck

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