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“Auteur-compositeur, arrangeur, concertiste, producteur, professeur de musique classique, multi-instrumentiste (flûte, saxophone, guitare acoustique, batterie) et co-fondateur de Las Maravillas de Mali en 1965, le Maestro Boncana Maïga est né à Gao, au Mali. Cet expert en afro-cubain (salsa) naviguant aussi dans la musique mandingue et l'afro-pop, a dirigé musicalement l'orchestre de la RTI (Côte d’Ivoire), divers artistes du continent ou encore l'orchestre panafricain afro-cubain, Africando.”

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Ses débuts

Très jeune, Boncana Maïga est envoyé au Niger pour des études de comptabilité mais il est vite happé par le virus de la musique, s’intéressant aussi à la musique classique européenne. A son retour à Gao, au Mali, il fonde, malgré la désapprobation de ses parents, le Négro Band de Gao, un groupe avec lequel il se produit, dans les années 1960, dans plusieurs villes du pays (Gao, Mopti, Kati, Tombouctou, Ségou). Lors de cette tournée, il est remarqué par des responsables du gouvernement de Modibo Keïta qui veulent monter un orchestre de renom au lendemain des indépendances.

Las Maravillas de Mali

Boncana Maïga fera partie des onze jeunes musiciens sélectionnés pour aller suivre une formation musicale à la Havane, à Cuba, en 1963. En juillet 1965 à la Havane (Cuba), naît Las Maravillas de Mali (Les Merveilles du Mali), un orchestre de musique cubaine (salsa) aux accents mandingues fondé sous l’impulsion de Boncana Maïga (direction musicale, arrangements, flûte, guiro, saxophone), Dramane Traoré (flûte), Moustapha Sako (violon), Aliou Traoré (violon), Abdoulaye Diarra (violon), Mamadou Tolo (violon), Salif Traoré (contrebasse), etc. Suite à leur première représentation à l’Ambassade de Guinée à la Havane lors du cinquième anniversaire de l’indépendance du Mali, à des invitations à la Télévision Cubaine et à leur tournée dans l’île (Victoria de Las Tunas, Camaguey, Las Villas), le groupe enregistre en 1967, avec quelques élèves de Cubanacan (La Cité des Arts de La Havane), son premier album éponyme, Las Maravillas de Mali, dont le tube “Chez Fatimata”, un cha cha cha montuno joué dans toutes les discothèques africaines. La formation qui durera dix ans et lui permettra de maîtriser parfaitement la musique cubaine mais aussi de perfectionner ses qualités de compositeur, d’arrangeur et d’instrumentiste (flûte, saxophone).
Au début des années 1970, Boncana Maïga glisse ses lignes de flûte et de saxophone sur les musiques du fameux Orquesta Aragon, de l’excellent compositeur et joueur de tuba Félix Chapottin (1907-1983) et du compositeur et contrebassiste Israel « Cachao » Lopez.
A leur retour au Mali en 1973, Las Maravillas de Mali tente de poursuivre sa voie, intègre d’autres artistes maliens, mais le coup d’Etat militaire de Moussa Traoré en 1974 et la proclamation de la 2° république malienne viennent freiner leurs ambitions. Le groupe n’étant pas dans le programme culturel de la nouvelle administration se sépare.

Autres projets

Boncana Maiga décide de s’exiler en Côte d’Ivoire où il devient bien vite professeur de musique à l’Institut National des Arts, puis directeur adjoint du Conservatoire National de Musique de Côte d’Ivoire. A l’invitation des responsables de la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne), Boncana Maïga forme L’Orchestre de la RTI, devenant ainsi une figure incontournable de la scène musicale ivoirienne. C’est au sein de cette formation qu’il va collaborer pour la première avec le saxophoniste camerounais Manu Dibango de passage à Abidjan. L’année 1997 le voit sortir chez Dragon Phénix trois albums de salsa africaine (guaguanco, charanga, pachanga, cha cha cha, montuno, sones, danzon…), dont deux réalisés à New York avec d’excellents musiciens de la scène salsa, Salsa in New York et Salsa y Alegria (con sus Ritmos y Sabor de Africa), et un troisième Haciendo Maravillas. En 1980, Boncana Maïga est invité par la célèbre formation de salsa new-new-yorkaise, Fania All Stars, pour participer à leur tournée africaine. Quatre ans plus tard, sort Mariétou, un 45T révélant d’autres influences musicales de l’artiste malien, comme la pop ou le jazz.

Au cours de ses quatorze ans à la tête de l’Orchestre de la RTI, Boncana Maïga, flûtiste virtuose, va collaborer avec divers artistes du continent : découverte et accompagnement d’Aïcha Koné (choriste puis chanteuse de la formation de la RTI), de Nahawa Doumbia, Amy Koïta, Abdoulaye Diabaté, Kassé Mady Diabaté, Kandia Kouyaté, Oumou Sangaré ou encore Adja Soumano. Il a aussi arrangé les musiques d’Alpha Blondy, de Nayanka Bell, de Gadji Celi ou de musiciens congolais, camerounais, cap-verdiens, et bien d’autres encore… En 1986, Boncana Maïga compose la bande originale de “Aya”, un téléfilm du réalisateur ivoirien Henri Duparc. L’année 1997 le voit remporter le prix “Meilleur arrangeur africain” aux Koras Awards en Afrique du Sud, et un an plus tard, il est à nouveau sollicité par Henri Duparc pour la musique du film “Bal Poussière”, une comédie africaine.

Africando

En 1992, sous l’impulsion du producteur sénégalais Ibrahim Sylla de Syllart Productions, naît Africando, un groupe panafricain afro-cubain composé à l’origine du trio vocal sénégalais Pape Seck, Médoune Diallo et Nicolas Menheim, du Cubain Ronnie Baro et du directeur musical et arrangeur, Boncana Maïga. En 2000, il réédite l’opus Las Maravillas de Mali sous son propre label Maestro Sound, avec des artistes maliens invités. Un an plus tard, Boncana lance “Star Parade”, une émission musicale diffusée sur CFI TV (Canala France International), une télévision généraliste à destination de l’Afrique francophone, puis sur TV5 Monde, une télévision francophone initiée par la France, la Belgique, la Suisse, le Canada et le Québec, et diffusée dans 200 pays du monde. Depuis 2006, année où il compose la musique de Moolaadé, un film du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, Boncana Maïga se consacre au groupe afro-cubain Africando avec lequel il a réalisé les albums Ketukuba (2006) et Viva Africando (2013).

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Nago Seck

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