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“Orchestre phare de la musique afro-cubaine, Africando est créé en 1992 sous l’impulsion du producteur sénégalais Ibrahim Sylla de Syllart Productions, avec le directeur artistique et arrangeur malien Boncana Maïga, un trio vocal sénégalais composé de Pape Seck, Médoune Diallo et Nicolas Menheim et le Cubain Ronnie Baro. Initié par le producteur Ibrahima Sylla et le maestro Boncana Maïga, ce groupe d'afro-cubain panafricain au succès planétaire comptait à ses débuts feu Pape Serigne Seck, Médoune Diallo, Nicolas Menheim et Ronnie Baro (vocalistes).”

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La salsa africaine

Dans les années 1960-1970, la salsa africaine (afro-cubain) et la rumba étaient les genres les plus prisés au Sénégal et en Afrique d’une façon générale. Dans leurs chansons, les musiciens africains de l’époque se faisaient un point d’honneur d’utiliser la langue espagnole avec plus ou moins de bonheur. Ainsi, se posaient-ils comme trait d’union entre leurs frères déportés en Amérique et dans les Caraïbes d’une part et ceux du continent africain d’autre part.

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Africando, l’empreinte du Sénégal

En 1992, Ibrahima Sylla décide de réaliser trois albums avec trois ténors de l’afro-cubain sénégalais, Pape Seck (ex Star Band de Dakar et ex Orchestre National du Sénégal), Médoune Diallo (ex Orchestra Baobab) et Nicolas Menheim (ex Youssou Ndour et le Super Etoile), tous d’ethnies différentes. A la fin des enregistrements à New York, il eut l’idée de réunir certains de leurs titres en un seul album plutôt que de les produire séparément. Reste à trouver, après accord des différentes parties, le nom du groupe. Ce sera Africando. C’est donc avec l’empreinte de ce trio vocal sénégalais et du chanteur cubain Ronnie Baro (ex Orchestra Broadway), les pionniers de l’orchestre, qu’Africando signe ses deux premiers albums, Trovador en 1992, Sabador ou Tierra Tradicional en 1994. En plus de leurs propres compositions aux accents wolofs, peuls ou sérères, ils y reprennent ou réadaptent en espagnol des classiques des grands musiciens cubains, mexicains ou portoricains comme Orchestra Aragon, Benny Moré, Noro Morales ou Miguel Matamoros. Leur musique afro-cubaine singularisée par des sections cuivres à la salsa (sauce) new-yorkaise, une parfaite maîtrise des merengue, pachanga, cha cha cha, mambo, guaganco ou son cubano et des diversités linguistiques et tonales s’impose bien vite dans les médias africains et occidentaux ainsi que dans les discothèques. Africando tournera dans plusieurs fois dans les six continents.

Maestro Boncana Maïga

Le cinquième homme-clef de l’orchestre n’est autre que le compositeur, arrangeur, flûtiste, saxophoniste et membre fondateur de l’orchestre Las Maravillas de Mali (Les Merveilles du Mali), le Malien Boncana Maïga qui a longtemps étudié la musique à la Havane à Cuba. Le « maestro » comme l’appellent tous les mélomanes africaines a collaboré avec de nombreux artistes comme ses compatriotes Kassé Mady Diabaté, Amy Koïta et Nahawa Doumbia ou les Ivoiriens Alpha Blondy et Aïcha Koné

Africando, un orchestre panafricain

A la disparition en 1995 à Dakar, des suites d’un cancer, de Pape Serigne Seck auquel la formation rendra hommage à travers ses disques, Ibrahima Sylla et Africando s’orientent, pour la réalisation des 3ème, 4ème et 5ème albums, Gombo Salsa (1996), El Mejor et Baloba (1998), vers une formation panafricaine intégrant d’autres artistes du continent et de la diaspora apportant chacun sa couleur vocale, mélodique ou rythmique. La même année, Nicolas Menheim quitte l’orchestre et fonde en 1999, à Dakar (Sénégal), son propre groupe, Super Sabador.

Sont venus alors divers artistes avec leurs couleurs musicales : le Guinéen Sékouba Bambino Diabaté (musique mandingue – (« Mborin »), le Congolais Tabu Ley ( rumba congolaise – « Paquita »), le Béninois Gnonnas Pedro (agbadja – « Musica en vérité », « Dagamasi ») ou encore le Haïtien Roger Eugène Shoubou (compas – « Grog Mwin »).

Suite à des différents artistiques, Nicolas Menheim quitte l’orchestre qui est rejoint, pour l’enregistrement de Betece (2000), par plusieurs vedettes des musiques urbaines africaines comme Lokua Kanza (Congo Kinshasa (RDC)), Amadou Ballaké (Burkina Faso), Thione Seck (Sénégal), Salif Keïta (Mali), Koffi Olomidé (Congo Kinshasa (RDC)), Hector Casanova (Porto Rico) et Bailly Spinto (Côte d’Ivoire). L’album Martina (2003) accueille les Sénégalais Séka et Ismaël Lo (découvert et produit pour la première fois par Ibrahima Sylla en 1981), les Congolais Nyboma, Kester Emeneya et Madilu System, et le Portoricain Joe King.

Frappé à nouveau par un malheur avec le décès de Gnonnas Pedro survenu le vendredi 12 août 2004 à Cotonou, Africando mettra deux ans pour enregistrer Ketukuba (2006) avec l’arrivée au sein de l’orchestre de nouveaux musiciens comme le chanteur de rumba congolaise Madilu System (« Mario ») qui décédera le 10 août 2007 à Kinshasa, et le Portoricain Cheo Feliciano. On y découvre de jeunes interprètes de la nouvelle vague salsa tels que les Sénégalais Mamadou Bassirou Sarr aka Bass Sarr et Pascal Dieng sans oublier le fils de Médoune Diallo, Mansour Diallo aka Lodia, adepte de rap, de R&B et de new soul mais initié très jeune à la musique afro-cubaine par son père (« Kër »). Suivra en 2013, après plusieurs années de break, Viva Africando, un album incandescent, une éternelle invitation à la danse.

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Nago Seck

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