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“Auteur-compositeur, batteur, joueur de berimbau et percussionniste (congas, bongos, tablas, djembé), Cheikh Tidiane Fall est né en 1946 à Dakar, au Sénégal. Cet artiste éclectique s’intéresse non seulement à la rencontre du jazz avec les musiques africaines pour créer son afro-jazz, mais aussi à divers instruments du monde entier. Il a accompagné de grands noms de la scène jazz, free jazz et bee-bop des années 1970, tels que Bobby Few, Jo Maka, Pharoa Sanders, Dexter Gordon, Steve Lacy, Abeey Lincoln, Sunny Muray, Teddy Edwards, Archie Schepp, Art Ensemble of Chicago ou Herbie Hanckok…”

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Sa démarche musicale

Immergé depuis son enfance dans les rythmes mbalax, mandingues et le jazz américain, Cheikh Tidiane Fall développe une démarche tendant à réintroduire des instruments traditionnels dans le jazz et dans toute expression improvisée en générale, comme le tama (talking drum) du Sénégal, le mvet (harpe) du Cameroun, le berimbau du Brésil ou les tablas de l’Inde.

Percussions jazzy

Après son bac, Cheikh Tidiane Fall rejoint la France pour des études de cinéma à l’ENPC Louis Lumière de la rue de Vaugirard à Paris avant de s’orienter vers sa seconde passion, la musique, notamment le jazz qui a aussi bercé son enfance. C’est au cours d’un séjour en Belgique que naît sa carrière musicale : il y rencontre Gérard Montrose et Paul Van Gysegem avec lequel il joue des percussions. Dès son retour à Paris en 1977, il monte le trio Assum Percussions, en compagnie de Nana Vasconcellos (percussions, berimbau) et d’Ayib Dieng (batterie, percussions), un musicien sénégalais installé depuis aux USA et travaillant avec divers artistes, dont Masabumi Kikuchi, Bib Laswell, Herbie Hancock, Karl Burger, Mick Jagger, Ginger Baker, Bob Marley ou William S. Burroughs. Par la suite, Cheikh Tidiane Fall se produit au Volume 44 avec les jazzmen sud-africains Louis Maholo, Johnny Dyani et Julian Bahula. Mais Cheikh Tidiane Fall ne se contente pas de jouer, il approfondit sa recherche musicale et organise de nombreux stages dans toute la France et en Yougoslavie.

Méthode d’enseignement des percussions

Cette expérience lui permet d’élaborer une méthode pédagogique d’enseignement des percussions et leurs relations avec le corps et la voix. “Le corps doit être pris comme objet sonore et devenir instrument de percussion et de mouvement rythmique à la fois. La voix, elle, possède un dynamisme qui s’incorpore dans le rythme en l’enrichissant d’une multitude de combinaisons sonores, y compris les respirations. La voix et le corps s’articulent efficacement dans l’apprentissage des percussions en impliquant la personne entière”, explique Cheikh Tidiane Fall.

Cheikh Tidiane Fall, Bobby Few et Jo Maka

Fin 1979, Cheikh Tidiane Fall monte avec le pianiste américain Bobby Few et le saxophoniste guinéen Jo Maka un nouveau trio avec lequel il enregistre « Diom Futa », un album où le jazz, sa passion, rencontre plusieurs rythmes du Sénégal (mbalax wolof, ndioup et nguel sérères, musique pulaar ou peule). La sortie de cet album, réédité en 2002 avec 2 titres en plus (“Hands Free” et “Song for Jo” dédié à Jo Maka), renforce sa côte auprès de nombreux jazzmen dont Chris Mc Gregor, Archie Shepp, Don Cherry, Randy Weston, Abdullah Ibrahim et Pharoah Sanders. Ils font appel à lui pour leurs concerts, leurs tournées internationales ou leurs enregistrements discographiques. En 2006, Cheikh Tidiane Fall Trio enregistre « Cheikh Tidiane Fall Trio » avec la pianiste française Carine Bonnefoy et le bassiste camerounais Raymond Doumbé.

Une famille d’artistes: une femme chorégraphe et un fils rappeur

Sur les chorégraphies de sa femme Christiane de Rougemont, Cheikh Tidiane Fall offre diverses compositions musicales : solos de percussions, trio percussions/batterie/contrebasse ou basse/piano/sax, quartet ou big bands. Quant à leur fils Karim Fall aka Lefa, il est membre fondateur de Sexion d’Assaut, célèbre groupe de rap français fondé à Paris en 2000.

Cheikh Tidiane Fall et le cinéma

Sa passion première pour le cinéma l’amène à participer en 1984 au film documentaire “Je suis jazz, c’est ma vie”, un portrait du saxophoniste de jazz américain Archie Shepp réalisé par Frank Cassenti et Patrick Chamming S, avec Bernard Lubat, Michel Petrucciani, Sun Ra, Don Cherry, Jenny Clark, Louis Sclavis ou encore Siefried Kessler. En 1986, Cheikh Tidiane Fall fait partie des musiciens du film “Round Midnight” (“Autour de minuit”) de Bertrand Tavernier. Ce film, qui évoque de façon romancée la vie du saxophoniste Lester Young et du pianiste Bud Powell, est inspiré de la biographie de Bud Powell, “La Danse des infidèles”, écrite par Francis Paudras en 1986. Il a été récompensé par le César du meilleur son et l’Oscar de la meilleure musique en 1987.

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Nago Seck

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