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Titres:
1. Outlaw
2. Tombouctou
3. Water
4. Speeches (feat. Oxmo Puccino)
5. Sambe
6. Boat People (feat. Oumou Sangaré)
7. The Man Across the Street
8. My People (feat. Baloji)
9. Diaraby
10. Forgive Yourself
11. Broken Smiles
12. Going Home
13. Tombouctou (Domenico Torti Remix) ”

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Née le 19 mai 1984 à Bamako (Mali), dans une famille peule, l’actrice, mannequin et chanteuse, Inna Bocoum aka Inna Modja, navigue entre afro-folk), musique mandingue, afro-soul, R&B, afro-blues, électro/pop, (afro-hip hop, afro-reggae, et chanté en anglais ou en bambara (langue mandingue).

Lorsqu’on pose une oreille sur le nouvel album d’Inna Modja, nous sommes instantanément au cœur et dans le cœur du Mali. L’interprète des tubes flamboyants « Mister H », « La Fille du Lido » et « French Cancan (Monsieur Sainte Nitouche) », une chanson doublement nommée aux Victoires de la Musique 2012, en France, dans les catégories « Révélation du public » et « Clip de l’année » (réalisé par Jordan Feldman) revient aux sources avec son 3ème Album, Motel Bamako. Cette fois Inna se raconte, se libère comme une urgence qui brûle au fond d’elle, c’est alors que ses racines africaines enflamment son art.

Ayant appris auprès de ses ainés du Rail Band de Bamako, elle baptise d’ailleurs cet opus, réalisé avec Stephen Budd co-fondateur avec Damon Albarn du projet « Africa Express » et Krazy Baldhead pour la touche électro, Motel Bamako, en leur honneur. Inna Modja se rassemble pour se ressembler. La soul Motown, afro-blues du désert du Sahel, les guitares mandingues, la flûte peule, la kora rencontrent le hip hop, une musique qui rythme son adolescence et qui imprégne son phrasé en bambara, et l’électro/pop pour ses loupes sonores dont est aussi composée la musique Malienne.

La chanson « Going Home » symbolise son retour chez elle, tandis que « Tombouctou » dénonce la guerre. Quant à « My people », en featuring avec le rappeur d’origine congolaise Baloji, il s’agit d’occuper le terrain ensemble pour resister. Un hymne électro/pop poussé par des percussions et transcandé par une chorale traditionelle.

Inna est décidée à dénoncer et c’est tout naturellement qu’elle trouve en Oxmo Puccino (rappeur français né en 1974 à Ségou, au Mali) un alter ego sur le titre « Speeches » à l’ironie joyeuse dans lequel ils ridiculisent comme des enfants insolents les dirigeants qui se moquent du peuple à coups de discours sans fond.

Créer c’est parfois aussi l’occasion de rencontrer ses idoles, Inna a eu l’immense plaisir de chanter avec Oumou Sangaré sur « Boat People », une chanson tristement actuelle sur Lampedusa.

Le Mali est aussi un pays de tradition et de conte. Avec « Diabary », Inna raconte, emplie de la douceur de la guitare bluesy, une passion amoureuse ancestrale ou encore sur le titre hypnotisant « Sambé », elle rappe en bambara cette formule de bénédiction pour des jours meilleurs qui malheureusement ne viennent pas. Inna bouscule les codes et mixe les influences, sur « Outlaw », la pop anglaise, la kora ; les percussions fusionnent avec l’électronique de Spectra Soul un duo de DJs Drum’n Bass qui a lui aussi embrassé le projet.

Mais derrière la guerrière, il y a surtout la femme blessée qui s’adresse à elle-même en piano-voix sur « Forgive yourself ». La Malienne laisse aussi l’anglo-saxone et sa culture pop s’exprimer comme en témoigne ce titre bluesy avec The Noisettes « The man accross the streets » enregistré dans leur studio de Brighton.

« Motel Bamako » est un endroit où l’on se sent bien dans l’intimité d’Inna Modja, un opus chaleureux et authentique auquel on s’attache immédiatement, une sorte de voyage africain dont on revient rempli de sensations pures, où l’on souhaite retourner très vite et pour cela une seule prière : « Sambé ».

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Nago Seck

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