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“Née à Nouakchott dans une importante lignée d'iggawins (griots maures, chanteurs de louanges, poètes et musiciens ouest-africains), Noura Mint Seymali aka Noura est une auteure-compositrice, chanteuse et joueuse de ardine (harpe maure). Elle commence sa carrière à 13 ans en tant que choriste de sa belle-mère, la légendaire Dimi Mint Abba, s’initiant aux divers styles musicaux de son pays : azâwân, bedja, medeh (ou medh) et musique maure en général. Dès son plus jeune âge, elle est formée à la technique instrumentale et vocale par sa grand-mère, Mounina Mint Aleya, maîtrisant l'ardin, une harpe réservée uniquement aux femmes, et chanter lors des mariages en famille. Noura Mint Seymali est une star bien-aimée au niveau national et l'un des principaux émissaires musicaux de la Mauritanie.”

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Une famille de musiciens

La grand-mère de Noura, Mounina, fut une chanteuse très populaire dans son pays. Son père, Seymali Ould Ahmed Vall, formé en Irak, était également un professeur important, lui-même une figure séminale de la musique mauritanienne qui a conçu le premier système de notation mélodique maure et composé de nombreuses œuvres popularisées par sa femme, Dimi Mint Abba. Seymali a suscité les instincts de composition de Noura et a encouragé ses premières expérimentations avec la musique fusion. Élevée dans cette culture musicale riche et transitive où les sons du Sahara, du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest fusionnent, Noura Mint Seymali fait actuellement avancer l’héritage en tant que l’un des jeunes artistes les plus aventureux de Mauritanie.

Noura et Jeiche

Noura Mint Seymali et Jeiche Ould Chighaly ont formé leur premier groupe « fusion » en 2004 après avoir travaillé ensemble pendant de nombreuses années en duo dans le circuit traditionnel local. Jeiche, un maître du tidinit (équivalent du ngoni ou xalam), apporte la force d’une autre lignée importante de griot mauresque, adaptant le phrasé complexe du tidinit à une guitare électrique modifiée avec un effet héroïque. Son son unique, reflétant les lignes vocales de Noura et réfractant leurs mélodies dans l’un ou l’autre, est né d’années de pratique à présider les cérémonies de mariage où la guitare solo ou le tidinit dirige la danse. Parallèlement à son travail avec Noura, Jeiche reste l’un des guitaristes les plus recherchés de Nouakchott au sein de la communauté des griots jusqu’à présent.

Alors que les aspirations pop de Noura et Jeiche et leur rêve commun de moderniser la musique mauresque et de l’exporter dans le monde entier commençaient à s’imposer, leur attention est passée de jouer lors de mariages à l’expérimentation de nouvelles formations dans le but d’appliquer la source de connaissances traditionnelles du griot et l’histoire orale vers quelque chose d’audacieusement contemporain. Deux albums sortis localement en Mauritanie, « Tarabe » (2006) et « El Howl » (2010), ont marqué les premiers efforts d’adaptation d’un style « moderne ».

Noura Mint Seymali Quartet

En s’associant avec le producteur et batteur Matthew Tinari et le bassiste Ousmane Touré, Noura Mint Seymali commence à travailler en quartet, avec son complice El Jeich Chighaly, à partir de 2012. Touré, originaire de Mauritanie, a travaillé avec de nombreux artistes, dont Malouma ou Seymali Ould Ahmed Vall , le père de Noura. Quant à Tinari, originaire de Philadelphie, aux États-Unis, il a commencé à jouer de la batterie avec le quartet en 2010 après une rencontre fortuite lors d’un festival à Dakar, au Sénégal. Rapidement épris de musique mauresque au fil des séjours successifs à Nouakchott, il s’emploie à traduire la percussion traditionnelle du t’beul à la batterie. Tinari a finalement assumé le rôle de producteur, organisant de nouveaux projets d’enregistrement et de longues tournées pour le groupe à l’étranger.

Azawan I & II

Avec une section rythmique solidement en place, le son du quartet de Noura Mint Seymali s’est construit autour d’un retour délibéré aux racines mauresques, mené par la musique brute de l’azâwân, un mot en hassaniya qui fait référence à l’ensemble des instruments traditionnels de la culture maure, ardine, tidinit, tambour t’bal. Après avoir sorti avec ses musiciens deux EP expérimentaux consacrés à l’art des griots maures, « Azawan » (2012) et « Azawan II » (2013), tous deux enregistrés à Nouakchott, mixés et masterisés à Dakar, au Sénégal, Noura Mint Seymali signe avec Glitterbeat Records en 2014. Sort en juin 2014, sur le marché international, le premier album du groupe, « Tzenni », combinant des morceaux remixés des EP « Azawan » et des inédits enregistrés à Brooklyn, New York, Etats-Unis.

Tzenni

« Tzenni » a contribué à placer Noura Mint Seymali sur la carte du monde en tant qu’artiste incontournable de la Mauritanie. Bien accueilli par la critique, l’album a permis au quartet de réaliser de nombreuses tournées à travers l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Afrique alors que la musique devenait de plus en plus assimilée dans la presse à une forme en fusion de rock psychédélique mauresque, de funk saharien et même de « future pop« . « Tzenni » sera classé au premier rang des World Music Charts en Europe en novembre 2014 et a valu à Noura Mint Seymali le prix de la « Meilleure artiste féminine d’Afrique du Nord » aux All Africa Music Awards 2014 de l’Union africaine.

Arbina

Sorti en septembre 2016 chez Glitterbeat Records « Arbina », un alum en hommage à sa mère morte d’un cancer, est acclamé par la critique (NPR, Vice/Noisey, The Wire, the Quietus, Uncut, Les InRocks, The Guardian, RFI). Il sera classé N° 1 des World Music Charts Europe, du Transglobal World Music Chart et sera inclus dans de nombreux « Best of 2016 ». Tristan Bath de The Wire (Royaume-Uni) a décrit l’évolution du groupe comme suit : « Les jeunes chanteurs griots se développent en chantant pendant des jours jusqu’à ce que leur voix se brise et disparaisse, pour finalement revenir plus forts et plus agiles qu’auparavant… Le groupe de Seymali a électrifié la musique traditionnelle à travers un processus similaire avec un calendrier de tournées implacable, sortant de l’autre côté beaucoup plus puissant et agile ».

Festivals et collaborations

Noura Mint Seymali et son groupe ont investi plusieurs scènes : globalFEST (USA), Festival au désert (Mali), Roskilde (Danemark), The Barbican (Royaume-Uni), SummerStage in Central Park (NYC), The Kennedy Center (DC), Womex (Espagne), Lowlands Festival (Pays-Bas). Ils ont aussi collaboré avec des artistes comme Damon Albarn (Angleterre), Baaba Maal (Sénégal), Tinariwen (Mali), Spoek Mathambo (Afrique du Sud), Oumou Sangaré (Mali), Shabazz Palaces (USA), CTD Diamant Noir

*Source : https://www.nouramintseymali.com/

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Nago Seck

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