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Né en 1949 à Dibulu, au Congo Kinshasa (RDC) (ex Congo-belge), d'un père guérisseur-herboriste qu’il accompagnait régulièrement de village en village pour soigner des malades, martin Samba Ngo a hérité des rituels de ce dernier l’art et le don de la musique puisée dans les instruments traditionnels, comme le nsambi (sorte de luth congolais) et le likembe (piano à pouce). Bercé dans ces univers musicaux sacrés, l’auteur, compositeur, guitariste, chanteur et membre fondateur de Mbamina, Samba Ngo, a développé une technique de jeu de guitare unique qu’il adapte à son style afro-pop, une fusion de rumba, de funk, de jazz, de soul et de rock… ”

Ndoto

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Les Echos Noirs

Arrivé en 1964 avec ses parents au bercail (Congo), suite à une expulsion, Samba Ngo intègre, avec Antoine Nkouka Batenda, futur guitariste (rythmique) et Bernard Bifuanibo, futur bassiste, Les Echos Noirs, un groupe vocal de Brazzaville qui s’impose bien vite avec une musique mêlant rythmes congolais et influences sud-africaines, un style qu’ils nomment “mudgéku”. “En 1964, Miriam Makeba est venue chanter à Brazzaville. Durant huit jours, toutes les radios de la ville ont retransmis à plein volume sa voix superbe. Les Echos Noirs étaient en transe. Le mois suivant, ils se sont déchaînés. Ils connaissaient toutes les chansons de Miriam Makeba, et les interprétaient, toujours en dansant. Sur scène, ils explosaient. C’était la mode des groupes vocaux à cette époque à Brazzaville. Mais Les Echos Noirs avaient quelque chose de différent que j’avais voulu faire éclore”, se souvient Père Christian, leur premier manager.

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Mbamina, le groupe mythique et atypique de la scène congolaise

Rejoints par Ligali Ali Amidou (percussions, voix), d’origine béninoise, Jean-Marie Bolangassa (percussions) et Anselme Tambakassa (congas), ils fondent le 1° juillet 1972 le groupe Mbamina qui signifie “la foudre” en lingala. “En 1972, Les Echos Noirs sont devenus Mbamina. Ils sont passés d’une musique principalement vocale à une recherche instrumentale qui s’organisait autour de la guitare de Samba Ngo, le leader artistique du groupe”, poursuit Père Christian. La même année, Samba Ngo et Mbamina débarquent à Paris et commencent à répéter dans une cave du Marais, un quartier du 3ème arrondissement de Paris, pour peaufiner un style expérimental mêlant rumba congolaise, pop, jazz, rhythm’n blues, soul, funk, afro-cubain, rock et même reggae. Rapidement, ils animent les nuits chaudes de Saint-Michel à Paris, côtoient les stars françaises de l’époque (Michel Polnareff, Marcel Amont, Mitch Michel), font du cinéma avec le réalisateur Med Hondo, du théâtre avec Littlewood et apprennent la danse avec Victor Upshaw. Dès 1973, Mbamina sort chez Fonit Cetra International son premier 45t Wendo / WatchiWara produit par Christian Carbaza Michel, suivi du second N’Zoumba / Bakoko, paru en 1974 chez Barclay.

Jusqu’à la séparation définitive de Mbamina en 1985, Samba Ngo aura sillonner le monde et enregistrer plusieurs disques avec ce groupe mythique et atypique de la scène congolaise : African Roll (1975), Héléna / Sakala (45T – 1976), Expérimental (1977), Réflexion et Experimental (Nouvelle Version) (1980), Energie (1984), sans oublier Tam-Tam pour l’Ethiopie, un maxi 45 tours réunissant une trentaine de musiciens et de chanteurs africains, sous l’impulsion de Manu Dibango. En 2001, Nkouka Batenda réalise, avec le concours de Michel Rafa, le Best of Mbamina, réunissant treize de leurs meilleurs titres des années 1975 à 1980.

Samba Ngo en solo

Mais dès 1990, Samba Ngo enregistre son premier album solo au titre révélateur, Introspection, paru chez Elingo Production, un label indépendant basé à Santa Cruz, en Californie, aux Etats Unis, où il s’installera. Suivront Metamorphosis (2001) et Ndoto (Samba Ngo Productions – 2003), des albums fidèles à son esprit musical : l’afro-pop, fusion de rumba congolaise, de funk, de jazz, de soul et de rock. Ses titres chantés en lingala, en français ou en anglais, comme “Sa Ntima”, “Midi passé”, “Wa”, “Tchidiba”, “Mbemba”, “Rendez-vous”, “Dur dur”, “Let love come back again” ou “Let’s dance Now” parlent de diversité culturelle, de paix, d’unité, d’histoire congolaise, de panafricanisme, d’amour ou encore de la joie de vivre…

* Crédit photo : http://bangordailynews.com/

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Nago Seck

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