Naissance de l’Etoile de Dakar
En 1978, Youssou Ndour (« You » pour les intimes) rencontre l’auteur-compositeur et chanteur, El Hadji Faye, et ensemble ils décident de fonder l’Etoile de Dakar, avec Badou Ndiaye (chef d’orchestre, guitare), Assane Thiam (tama), Kabou Guèye (basse), Abdou Fall (timbales), Alla Seck (chœurs, maracas, animateur), Eric Mbacké Ndoye (voix, chœurs), Alpha Seyni Kanté (guitare rythmique), Matar Guèye (congas) et Rane Diallo (sax), Diogomaye (sax)… A cette période où l’afro-cubain est encore dominant dans le pays, Etoile de Dakar, conscient de la nécessité de créer une musique urbaine sénégalaise, tente de trouver sa voix, s’éloignant de plus en plus de l’afro-cubain comme le laisse entendre « Hombre Misterioso Soy » d’Eric Mbacké Ndoye.
Le mbalax
Sur le sillage de leurs aînés (Xalam, Super Eagles de Banjul (actuel Ifang Bondi) et Ouza Diallo), précurseurs d’un afro jazz rock intégrant des rythmiques de sabars et d’autres sonorités africaines, Etoile de Dakar lance un nouveau courant musical, le mbalax. Compromis entre chants, mélodies et rythmes directement tirés du sabar (nom du rythme, de la danse et des tambours) et de petites doses de jazz, pop, rock, soul et funk, le mbalax est joué avec des instruments traditionnels (sabars, tama, buggers…) et modernes (guitare, basse, batterie, claviers, cuivres). Les Sénégalais se reconnaissent bien vite dans cette musique proche de leur sensibilité culturelle et gravée la même année sur « Xalis » (l’argent). Composé par Badou Ndiaye, le titre « Xalis » va asseoir la notoriété de Youssou Ndour à la voix de soprano et devenir son premier tube national.
On découvre dans cet album des titres comme « Laye souma Laye » de Fatou Kassé, « Sama xalatu adouna » chanté par El Hadji Faye, « Banana » de Sallo Dièye ou encore « Thiely », une reprise du fameux tube de Pape Serigne Seck interprété par Youssou Ndour. Dans « Nit kou gnoul » (l’homme noir), un titre sur l’exploitation (cassette « Tolou Badou Ndiaye » – 1980), Youssou Ndour « règle ses comptes » avec son ancien boss Ibra Kassé. Jusqu’au milieu de l’année 1981 et des divergences de vue sur le professionnalisme et le sérieux entre Youssou Ndour et El Hadji Faye, Etoile de Dakar a enregistré plusieurs chansons devenues des classiques au Sénégal : « Thiapathioly » (Youssou Ndour), « Diandioli » et « Defal gnou guiss » (Eric Mbacké Ndoye) ou encore « Dounya » (El Hadji Faye)…
A la scission de l’Etoile de Dakar, Youssou Ndour fonde Super Etoile de Dakar et El Hadji Faye lance Etoile 2000 de Dakar.
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