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“En 1968, en plein mouvement hippie, des étudiants du collège d’Orlando à Soweto (Johannesburg), Alec “Om” Khaoli (basse, voix), Selby Fikilu Ntuli (guitare, voix), Monty “Saitana” Ndimande (seconde guitare) et Sipho "Hotstix" Mabuse (batterie, voix), fondent le groupe afro-jazz/funk-rock The Beaters. Lors d’une tournée en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) en 1976, ils décident de rebaptiser l’orchestre Harari. Bien vite, ce groupe afro-rock/afro-funk/afro-pop devient une des formations phares de la scène musicale des années 1970 en Afrique du Sud.”

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The Beaters

Le groupe The Beaters s’illustre par leur look hippie (jeans patte d’éléphant, chemises à manches bouffantes, gilets courts à fleurs, débardeurs colorés…), mais aussi avec leur disque Lost memories (1969 – CBS). Suivent Soul-A-Go-Go (produit par Ray Kway) et Bacon And Eggs (1970), puis Mumsy Hips (1971). En 1975, ils enregistrent l’album Harari (double disque d’or), révélant une fusion jive, jazz, funk, marabi, mbaqanga qui va contribuer à leur popularité. Dès lors, ils donnent plusieurs concerts dans le pays et la sous-région, dont un mémorable au Uncle Tom’s Hall à Soweto, à Johannesburg (Afrique du Sud). Lors d’une tournée en Rhodésie (actuel Zimbabwe) en 1976, ils décident de rebaptiser à Harare, la formation The Beaters, Harari, du nom du titre de leur album phare. Harari, c’est aussi d’un des peuples et une langue d’Ethiopie, de Somalie et de Somaliland).

L’inclassable groupe Harari

La reconnaissance internationale de Harari a lieu en 1978 lorsqu’ils sont invités à se produire aux Eats-Unis avec Hugh Masekela, excellent trompettiste de jazz sud-africain (afro-jazz). Pendant cette tournée, le guitariste et leader du groupe, Selby Fikilu Ntuli, décède, laissant Sipho « Hotstix » Mabuse comme le nouveau leader du groupe.

Lors de leur tournée sud-africaine fin 1979, Harari est soutenu par des chanteurs de soul et rhythm’n blues (RnB) américains, comme Percy Sledge, Timmy Thomas, Brook Benton et Wilson Pickett, ainsi que leur compatriote Letta Mbula, exilée depuis 1965 aux USA avec son mari Caiphus Semenya, pour fuir l’apartheid. Leur fusion de sonorités sud-africaines (jive, mbube, mbaqanga, marabi), rock, funk, disco, jazz, RnB, soul, donnée par des instruments traditionnels (kalimba, bongos…), et occidentaux (batterie, flûte, piano, synthé, saxophone, basse, guitare…), fait de Harari un groupe au style électrique unique, impossible à cataloguer, et que beaucoup ont tenté d’imiter… sans succès.

Une formation pépinière

Formation pépinière considérée comme l’orchestre des “ambianceurs”, Harari accueillera au fil des ans de nombreux artistes de talents, dont Barney Rachabane (saxophones alto & tenor), Eddie Manda (guitare, percussion, voix), Robert “Doc” Mathilane (guitares solo & acoustique), Oupa Segwai (percussion, congas, timbales, voix), Thelma “Neo” Segonah (piano, synthé (Fender Rhodes), orgue, clavinet, voix) et Stompie Manana (trompette, flugelhorn). Jusqu’à sa séparation en 1982, ce légendaire groupe afro-rock/afro-funk/afro-pop a collaboré avec d’autres musiciens comme Condry Ziqubu (guitare), Trey Stine (guitare), Mzwandile “Tashif” Kente (basse), Lionel Petersen (voix), Masike « Funky » Mohapi (guitare, lead vocal) ou encore Branny Ledwaba (congas, percussion, voix).

Les projets

Harari nous laisse plusieurs enregistrements discographiques : Genesis (1977), Manana (1978), Kala-Harari Rock (1979), Heatwave (1980) et Harari (une réédition du 33T des Beaters par A&M Records en 1980), Flying Out (1981) ou encore Home Brew (1982).

Harari New Generation

Harari, avec les incontournables Alec “Om” Khaoli (basse, voix) et Sipho « Hotstix » Mabuse (compositeur, producteur, batterie, voix), connaîtra une seconde jeunesse (éphémère) avec une nouvelle génération de musiciens plus afro-dance et au style vestimentaire psychédélique.

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Nago Seck

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