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Né en 1947 à Léopolville (actuel Kinshasa - République Démocratique du Congo), de parents originaires du Congo Brazzaville, Marcel Loko Massengo ou Loko Massengo aka Djeskain est un auteur-compositeur, arrangeur, chanteur et véritable bête de scène. Figure emblématique de la rumba et du soukouss congolais, membre fondateur des groupes Trio Madjesi, Trois Frères, Loko Massengo navigue aussi dans l’afro-cubain. En 1983, celui que l'on surnomme "Showman" s’illustre avec sa chanson "Beauté noire" de l'album "Mille kilos de "bloqué zingué" enregistré avec son groupe L’International Rumbaya. Depuis 1986, il vit à Paris, en France, où il a fait partie de l’aventure du fameux groupe Kékélé, aux côtés de Bumba Massa, Nyboma Mwan’dido, Wuta Mayi et Syran Mbenza.”

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Enfance et influences

Loko Massengo grandit, bercé par les mélodies de son père, acteur de la naissance de la rumba congolaise, mais aussi par les musiques d’autres artistes comme Paul Kamba (1912-1950), le guitariste inventif, Adou Elenga (1921-1981), l’auteur de la fameuse chanson « Ata ndele », Antoine Moundanda, le roi du likembe, ou Wendo Kolosoy, le poète populaire. A l’âge de 10 ans, il commence à chanter dans la Chorale Saint François de Sales de Kitambo, une commune du nord-ouest de Kinshasa, et apprend le chant grégorien auprès du frère Damien à l’école primaire Saint Georges de la même commune. De 1961 à 1963, il fait ses études secondaires à l’Ecole Technique Sainte Marie dans la commune Saint Jean (actuelle commune de Lingwala à Kinshasa) ; études qu’il poursuit au Collège d’Enseignement Général (CEG) Ganga Edouard à Brazzaville. C’est là qu’il découvre Les Bantous de la Capitale (les hommes de la capitale) de Jean-Serge Essous, Nino Malapet, Célio Kouka et Edo Nganga, une formation de rumba congolaise « made in Brazza » et d’afro-cubain très en vogue à l’époque. Loko Massengo faisait même l’école buissonnière pour assister à leurs spectacles. De retour à Kinshasa en 1965, il n’a qu’une idée en tête : faire de la musique comme cette formation qui le marquera à jamais. Cependant, la volonté de ses parents est de faire de leur fils un diplomate et le pousse à s’inscrire à l’Institut National de Préparation Professionnelle (I.N.P.P.) de Kalina (actuelle commune de Gombe, à Kinshasa). Mais, au bout d’un an, sa passion pour la musque prend le dessus sur les études et le désir parental.

Jeannot Bombenga, son idole

Loko Massengo débute dans la musique en 1966 en intégrant l’Orchestre Jamel National, puis Les Negros Succès de Léon Bolhen Bombolo et Bavon Marie-Marie à Kinshasa où il fera carrière. Ensuite, il rejoint Vox Africa, un groupe fondé par son compatriote Franklin Boukaka et son idole Jeannot Bombenga Wewando aka Jeannot Bombenga, un excellent vocaliste, auteur-compositeur, arrangeur et producteur auprès duquel il perfectionne la technique du chant et apprend les ficelles du métier de la musique. En 1970, il quitte son mentor et le groupe Vox Africa avec lequel il a enregistré quelques chansons pour rejoindre le compositeur, arrangeur, producteur et saxophoniste Verckys Kiamuangana et l’Orchestre Vévé où il fait la connaissance de Bonghat Sinuku Tshekabu Maximilien aka Saak Saakul dit « Sinatra ».

Trio Madjesi

Riche de ses expériences auprès de ces derniers et doté d’un véritable bagage technique (placement de la voix, composition, arrangenent, direction musicale…), Loko Massengo aka Djeskain décide de voler de ses propres ailes. C’est ainsi qu’il va fonder en 1972 le Trio Madjesi avec son ami Saak Saakul et Mario Matadidi Mabele aka Mario Matadidi ou Mario dit « Bwana Kitoko » (« beau garçon » en lingala) – Madjesi est composé des initiales des trois membres fondateurs : « Ma » de Mario, « dje » de Djeskain et « si » de Sinatra. Avec l’Orchestre Sosoliso, ils ont enregistré plusieurs tubes, dont « Benadioko », « Feza », « Luzolo », « Camarade ekufaka », « Buteur », ou encore « Longoma Olive »…

Leur musique, rumba ou soukouss aux parfums soul et jazz, chantée dans diverses langues, la valorisation du patrimoine musical, leur look décontracté (contrairement aux « costumés »), leur danse frénétique (tirée du « bidunda-dunda » du peuple Basakata du Congo Brazzaville) et leur jeu de scène et leur coiffure afro séduisent un large public, faisant de ce trio influencé par James Brown une des formations les plus populaires de la région – Loko Massengo est du Congo Brazza, Saak Saaku, du Congo Kinshasa (RDC), et Mario Matadidi, d’Angola, d’où cette variété linguistique (lingala, swahili, kikongo, français…). Soutenus par l’Orchestre Sosoliso, ils tourneront dans plusieurs pays d’Afrique et dans le monde, et enregistreront, jusqu’à leur scission en 1978, près d’une trentaine de disques (45 tours, albums). Des retours seront tentés sans succès.

Formation mythique de la musique congolaise, Trio Madjesi a inspiré de nombreux artistes et groupes congolais, dont Viva La Musica de Papa Wemba et Empire Bakuba de Pépé Kallé

Orchestre Bella Bella

Les débuts des années 1980 voit Loko Massengo faire un bref passage dans l’Orchestre Bella Bella, appelé aussi Frères Soki & l’Orchestre Bella Bella, un groupe de soukouss congolais fondé par les frères Maxim Soki Vangu et Emile Soki Dianzenza en 1969 à Kinshasa (République Démocratique du Congo). C’est aunsi qu’il participera, sous le pseudo de Mass Loko, à « Mass Loko & Orchestra Bella Bella – Congo », un album comprenant « Anina My Love », « Sokivangu Aye », « Petite Zizina », « N’Zing Zong », et sorti sur le label Enendu Hits Monrovia.

Loko Massengo à Paris

En 1986, Loko Massengo obtient une bourse du Congo pour une formation au Conservatoire de Paris, en France. Au bout de trois ans de Conservatoire, il décide d’y rester et sera nommé Président de l’Association des Artistes Musiciens Congolais de la Diaspora en France. Parallèlement, il travaille avec certaines municipalités en donnant des cours théorie musicale aux jeunes Français. C’est dans la capitale française qu’il sera contacter par Ibrahima Sylla, initiateur du fameux groupe de salsa africaine (afro-salsa ou afro-cubain) pour faire partie du projet Kékélé.

Kékélé

En effet, désireux de faire revivre la rumba congolaise dominée par le soukouss, le ndombolo et le tchaku libandas (trois musiques de danse congolaises), le boss du label Syllart Productions, Ibrahima Sylla, lance en 2000 à Paris le groupe Kékélé (du mot « n’kékélé » qui veut dire « liane » en lingala). Pour cela, il réunit de talentueux artistes congolais, dont Loko Massengo, Bumba Massa, Nyboma Mwan’dido, Wuta Mayi et Syran Mbenza. Avec cette formation, il enregistre trois albums et tourne dans le monde entier.

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Nago Seck

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