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“Né en 1960 au Sénégal, dans une famille de djélis (griots) mandingues, musiciens professionnels, Mamadou Diabaté aka Madou Diabaté est acteur, auteur-compositeur, pianiste, claviériste et interprète. Très jeune, il grandi au son de diverses sonorités africaines (musique mandingue (malinké, socé, bambara…) et le mbalax sénégalais), mais aussi par les musiques occidentales, caribéennes ou sud-américaines (jazz, blues, flamenco, salsa, latin jazz).
Madou Diabaté décède le lundi 2 juillet 2012 à Dakar, des suites d’une longue maladie. Il avait 52 ans.”

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L’Orchestre National du Sénégal

Madou Diabaté a débuté sa carrière comme batteur au sein de L’Orchestre National du Sénégal (ONS) dès la création de cette structure en 1982. Il y joue quelques années dans la section variétés avant d’aller se former au piano au Conservatoire de musique, à l’Ecole nationale des arts de Dakar.
A sa sortie, il réintègre L’Orchestre National où il remplace au piano son frère Abdoulaye Diabaté, l’auteur-compositeur, arrangeur, pianiste et claviériste, parti alors poursuivre sa carrière en France où il créera les groupes Kora Jazz Trio, Kora Jazz Band.
En 1993, il est aux claviers pour l’enregistrement de l’album « Naforé » (« chose utile » en langue peule) de L’Orchestre National. Cet opus est la première production de L’Orchestre National, sortie une dizaine d’années après sa création. Animée par la Section Variétés Locales (Wasso), la diversité y est très présente avec au moins six langues nationales utilisées : wolof, diola, peul, mandingue, soninké, sérère.

Madou et le cinéma

Au début des années 1990, Madou Diabaté se lance dans une carrière solo. Compositeur de talent, le musicien a collaboré avec le cinéaste Moussa Sène Absa dès ses premiers films. Il a écrit et arrangé la musique de « Ken Bugul » (1990), « Ça twiste à Popenguine » (1993), pièce de théâtre montée par Moussa Sène Absa, « Tableau Ferraille » (premier long métrage du cinéaste, 1995), « Madame Brouette » (2002).

Pour « Madame Brouette » (2002) de Moussa Sène Absa, Madou Diabaté a composé plusieurs morceaux de la musique du film, collaborant avec Majoly et Serge Fiori pour les arrangements. Cette réalisation lui vaudra l’ »Ours d’argent de la meilleure musique de film » au Festival de Berlin, en Allemagne, en 2003. Il a aussi travaillé avec la monteuse et réalisatrice Laurence Attali, pour sa trilogie des amours : « Même le vent » (compositeur), « Baobab » (acteur), « Le Déchaussé » (compositeur).

Ken Bugul

« Madame Johnson » aux parfums mbalax, un de ses titres de la bande originale du film « Ken Bugul » (« Personne n’en veut » en wolof), est resté dans les mémoires comme un des plus grands tubes des années 1990.
« Ken Bugul » est un film documentaire réalisé par Silvia Voser (Suisse) et consacré à la Sénégalaise Ken Bugul, considérée comme l’un des plus brillants écrivains de son pays et de la littérature en langue française de ces dernières décennies. Il en fait une existence emblématique de la condition de toutes les femmes et de tous les rapports entre l’Afrique et l’Occident.

Collaborations

Pendant deux ans, le pianiste a joué avec Youssou Ndour et Super Etoile de Dakar, lors de leurs concerts.
Madou Diabaté a participé à l’enregistrement de plusieurs de ses disques. Depuis 2010, il collabore avec l’auteur-compositeur et chanteur Fallou Dieng pour son concept de « Fallou Folk », comme arrangeur en version folk de ses compositions.

Madou n’est plus

Madou Diabaté décède le lundi 2 juillet 2012 à Dakar, des suites d’une longue maladie. Il avait 52 ans. De nombreux artistes lui ont rendu hommage, dont Fallou Dieng et sa nièce Lil Eve, la benjamine de la musique sénégalaise âgée de 15 ans.

*Crédit photo : https://www.xalimasn.com/

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À propos de l'auteur

Nago Seck

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