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“Auteur-compositeur, arrangeur, chanteur, joueur de balafon et guitariste virtuose au doigté subtil, Moh! Kouyaté est né le 21 avril 1977 à Conakry (Guinée) dans une grande famille de djélys (griots) chanteurs – musiciens - laudateurs Malinké (de par son père) et Soussou (du côté maternel), deux langues qu’il parle à la perfection. Artiste éclectique, Moh! Kouyaté propose un afro-pop mêlant musique mandingue, blues, jazz et funk, décliné parfois en afro-beat-mandingue…”

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Georges Benson, le détonateur

Dès l’âge de 7 ans, Moh! Kouyaté est initié au balafon par son père qu’il accompagne dans les mariages et les baptêmes de son quartier, Hafia, où il grandit avec des Diakhankés ou Diakankés (un des composants mandingues) et des Peuls (Fulbés ou Foulbés ou Fulanis). A leur contact, il apprend leurs langues qu’il parle à merveille. A 15 ans, croyant qu’il n’a pas le droit de toucher à la guitare paternelle, il gratte en cachette ses premiers accords mais casse malheureusement une corde. Ce fut un mal pour un bien !!! Au lieu de le gronder, son père commence alors à lui apprendre ses premières notes. Mais c’est à 16 ans qu’il perfectionne réellement sa technique de jeu de guitare auprès du maestro Amadou Sadio Diallo qui lui fait découvrir l’immense guitariste américain George Benson. C’est la révélation. Avec la musique de cet expert, il commence “à voyager” intérieurement sans sortir de son pays, éprouvant le besoin d’aller vers les autres, et de continuer ses propres recherches musicales. “Quand j’ai commencé le vrai voyage, j’ai découvert la musique de Jimi Hendrix, l’un des “Dieux” de la guitare. J’ai aussi découvert BB King, Corey Harris, Ben Harper, Django Reinhardt, John Mayer, Buddy Guy et tant d’autres qui m’ont influencé”…

Riche de ses expériences avec Amadou Sadio Diallo et de ses découvertes, Moh! Kouyaté commence à animer les soirées de l’hôtel Camayenne et du Loft avec ses cousins Ba Cissoko et Abdoulaye Kouyaté, et plus tard, avec son groupe Conakry Cocktail. Avec ce dernier, il accompagne des chanteuses cubaines ou canadiennes et réalise l’album, « Ça fait mal », de son frère Kandia Kouyaté dit “Petit Kandia” ainsi que celui de sa sœur Adama Kouyaté.

La RTG et les guitaristes guinéens

Avide de connaissance, l’apprentissage de Moh! Kouyaté ne s’arrête pas là. En écoutant la RTG (Radio Télévision Guinéenne), il va découvrir et côtoyer les grands guitaristes nationaux, dont Sékou Bembeya Diabaté dit “Diamond Fingers”, Ousmane Kouyaté, Sékou Kora Kouyaté, MC, Petit Condé, et bien d’autres encore… “A travers ses hommes, j’ai su que la Guinée est un pays de grands guitaristes même si beaucoup n’ont pas été mis en valeur. Au cours de ce parcours, j’ai eu la chance de rencontrer Corey Harris, le grand bluesman américain. De notre amitié est née une tournée que nous avons faite sur les scènes européennes et nord-américaines”, confie-t-il.

Moh! Kouyaté va alors enchaîner les collaborations avec des artistes d’horizons divers : le saxophoniste de jazz guinéen Momo Wandel Soumah, le directeur de l’Orchestre National de Jazz Antoine Hervé (1987-1989) ou la chanteuse malienne Fatoumata Diawara, rencontrée sur le tournage du film ‘’Il va pleuvoir sur Conakry’’ de Cheick Fantamady Camara (2006). Il participera à la réalisation de l’album de cette dernière, « Fatou » (2011 – World Circuit). Repéré par le bluesman américain Corey Harris (“From Mississipi to Mali” de Martin Scorsese – 2003), il tourne avec ce dernier aux Etats Unis et en Europe. Lors de leur concert à Hambourg (Allemagne), Moh! Kouyaté fait la connaissance de Mariama avec laquelle il collaborera. Il travaillera également avec le Nigérian Tony Allen, l’arrangeur-batteur de Fela Anikulapo Kuti, le Malien Habib Koité ou encore Doura Barry, Sia Tolno, Takana Zion… Fin 2007, il fonde un trio (guitare, basse, batterie) et plus tard, un quintet (basse, batterie, guitare et percussions).

Cilo, la direction

Installé à Paris depuis quelques années, Moh! Kouyaté s’enrichit de la diversité culturelle de la capitale française tout gardant ses valeurs et valoriser, avec sincérité, la musique guinéenne, comme le laisse son premier disque international, « Cilo » (la direction, le chemin ou la voie en Diakhanké). Dans cet EP paru en 2013 et au beat mandingue, blues, jazz et funk, parfois décliné en afro-beat / mandingue, il parle généralement d’espoir, d’amour, des faits de sociétés, d’actualité, sans oublier d’interpeller les élites guinéennes sur les difficultés quotidiennes de ses compatriotes dans “Guinée”, un titre hommage à son pays.

Fé Toki

Deux ans après l’album « Loundo », dont Gassata (feat. Piers Faccini & Vincent Segal), Moh! Kouyaté lance en 2017 « Fankila » (les racontars), un premier single annonçant la parution de son opus « Fé Toki », prévue le 22 septembre 2017. « Fé Toki » sera présenté sur la scène du New Morning à Paris (France) en novembre de la même année.

« Aujourd’hui chacun prend la parole quand il veut et comme il veut pour raconter, dire… C’est ainsi que beaucoup de mensonges et de ragots sont colportés« , confie l’artiste.

Discographie

Cilo – EP – 2013 – Yotanka
Loundo – CD – 2015 – Foli Son Productions
Fankila – Single – 2017 – Foli Son Productions / L’Autre Distribution
Fé Toki – CD – 2017 – Foli Son Productions / L’Autre Distribution

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À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck

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