Le Sawa Blues
D’origine Douala, membre de la communauté « Sawa » qui s’étend le long de la côte ouest camerounaise, Muntu Valdo a senti très tôt que la musique, le chant et la poésie le mèneraient au plus prés de lui-même. Plusieurs fois, l’art l’a éloigné des chemins de traverse. Dès l’âge de 15 ans, il développe au sein d’un groupe formé avec des amis le « sawa blues », y intégrant divers styles (esséwé traditionnel des Sawa, blues, bossa, afro-cubain, jazz, afro-jazz, soul, funk), une synthèse de ce que les « Afros » ont contribué à créer sur la planète au travers des siècles.
Collaborations
Créateur talentueux, Muntu Valdo, tout en composant son propre répertoire, a collaboré avec des vedettes comme Keziah Jones, Rido Bayonne, Etienne Mbappé, Lokua Kanza, Staff Benda Bilili, Eko Roosevelt, André-Marie Tala, Bébé Manga (rendue célèbre par son interprétation de « Amio » de Manfred Ebanda en 1980). Il est aussi sollicité pour les premières parties de Tony Allen, Lionel et Stéphane Belmondo ou encore Richard Bona. L’expérience acquise auprès de ces artistes parfait sa technique instrumentale et vocale. Lokua Kanza lui reconnaît un talent mélodique et une invention harmonique digne des plus grands tandis que Manu Dibango recommande tout simplement de l’écouter.
En 2004, alors qu’il n’a pas encore réalisé un seul album, son titre « Leta » est choisi par la Fnac – Forum des Halles pour la compilation « Auprod Jazz Vol. 1 ».
L’homme orchestre
L’année suivante, Muntu Valdo autoproduit « Gods & Devils – Moiyé na muititi », une première œuvre épurée mais d’une grande profondeur. On y découvre un talent à l’état brut dont la musique vient du cœur pour parler aux cœurs. Entre blues des forêts tropicales (« Leta »), afro-beat avec introduction de guitares aux accents flamenco (« E Titi Lambo »), phrases de sanza, de balafon et d’harmonica ondoyants (« Di Mala ») ou couleurs bossa (« Di Sibi »), cet homme-orchestre (guitare, harmonica, voix, percussions) est bien l’une des révélations africaines de la première moitié du 21ème siècle…
Accompagné d’un groupe ou en solo avec sa guitare, son harmonica, ses « pedals » et sa voix claire et riche d’intonations, Muntu Valdo distille son « sawa blues » d’une subtile beauté mélodieuse sur toutes les scènes du monde : France, Angleterre, Espagne, Mexique, Cameroun…
Ali Farka Touré, Toumani Diabaté et Ray Lema
En juillet de la même année, Nago Seck le présente à Ali Farka Touré et au maître de la kora Toumani Diabaté de passage à Paris pour la promotion de leur album « In the heart of the moon » (Grammy Award 2006 aux USA) ainsi qu’à l’éclectique Ray Lema, trois grands noms des musiques africaines qui le prennent aussitôt sous leur coupe. Muntu Valdo réalise ainsi un rêve d’enfant en croisant ses cordes avec l’un de ses idoles, le bluesman malien Ali Farka Touré, disparu le 07 mars 2006 à Bamako au Mali suite à un cancer.
The One & The Many
L’année 2011 voit cet artiste qui vit désormais à Londres sortir « The One & The Many » (Warner Jazz), un album qui témoigne de la foi de l’artiste en la puissance de l’individu, dans sa capacité à générer une multitude d’identités… Cet album entièrement écrit, composé et arrangé par ses soins dans son home studio londonien et où il joue lui-même une soixantaine d’instruments est d’ailleurs fort bien accueilli et reconnu par les labels Serious, Warner en Grande Bretagne et en France et Naxos aux Etats-Unis.
L’Egypte et de Cheikh Anta Diop
Homme orchestre amoureux du blues, Muntu Valdo est aussi un passionné de l’Egypte et de Cheikh Anta Diop qu’il ne cesse de chanter, un amour qu’il partage avec le « brakkaman » congolais, So Kalmery.
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