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“Né en 1956 à Dakar au Sénégal, Pape Djiby Ba est un auteur-compositeur, guitariste, percussionniste, "xalamkat" (joueur de xalam) et interprète d’origine peule. Il s’est imposé sur la scène musicale sénégalaise grâce à son immense voix et son style entre mbalax wolof, musique peule (yéla), afro-cubain et afro-folk. La sortie de sa cassette "Takku Liguey" comprenant le hit "Balya" contribuera largement à sa renommée internationale. Avec son groupe Swiss African Orchestra (Orchestre Afro Suisse) créé à Berne, en Suisse, Pape Djiby Ba propose également du jazz, jazz-fusion et afro-jazz.”

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Ses débuts

Pape Djiby Ba débute en 1968 sa carrière artistique comme membre des Ballets d’Afrique Noire de Mansour Guèye. Il est aussitôt repéré par Pape Serigne Seck Dagana aka Pape Seck qui le présente à Ibra Kassé qui l’engage comme chanteur dans l’orchestre Star Band qui anime les nuits chaudes du Miami Club, un bar dancing de la Médina, un quartier populaire de Dakar . C’est ainsi qu’alors âgé de 14 ans, il interprète d’une voix juvénile, aux côtés de Pape Seck devenu son mentor, « Bouna Ndiaye », une chanson de son idole Laye Mboup, l’une des voix les plus en vue du Sénégal à l’époque.

Son parcours

A la sortie, en 1972, de son titre « Chéri coco », son style novateur alliant rythmes locaux (mbalax, yaba et ndagga donnés par les tambours sabars) et « yéla » (de la musique peule), afro-cubain et la soul music, et son immense voix aux inflexions multiples séduisent aussitôt les mélomanes sénégalais.

En 1973, Pape Djiby Ba est de la Soirée des Cheminots de Thiès (Sénégal) accueillant également le Rail Band comprenant alors deux immenses vocalistes, Salif Keïta et Mory Kanté.
Quelques mois plus tard, il rejoint le fameux groupe Le Sahel de Dakar avec lequel il enregistre « Bamba » (1975), unique opus de l’orchestre. Ses albums, « Mame Bamba » et « Sénégal Jambar », enregistré initialement avec l’orchestre Star Number One de Dakar viennent renforcer sa renommée au-delà des frontières du Sénégal : Mauritanie, Gambie, Côte d’Ivoire, des pays où il tourne entre 1976 et 1977.

Autres projets

Après la parution de ses tubes, « Yobalema » et « Ndenkaane » (1978) puis « Nga am sa doom » et « Ainuraxmati » (1980), réalisés avec l’orchestre Nguewel International de Dakar, Pape Djiby Ba collabore avec le Star Number One du maestro Pape Serigne Seck Dagana (futur Africando), participant à la réalisation de deux cassettes du groupe : « Number One de Dakar Vol. 1 & 2 », comprenant le fameux hit afro-cubain « Mathiaki » de Pape Seck, son mentor… En 1981, il devient membre fondateur de l’Orchestre National du Sénégal. Il chantera en 1984 en duo avec le Canadien Mac Fallow.

A la suite de sa tournée africaine 1985/1986 (Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Gabon, Ghana, Cameroun, Nigeria), Pape Djiby Ba participe à La Biennale Internationale de Dakar en 1988, partageant la scène avec Salif Keïta au théâtre Daniel Sorano. La même année, il enregistre « Takku Liguey » (« s’atteler au travail » en wolof) dont son fameux hit « Balya ». Ses divers messages sur l’enfance (« Nga am sa doom »), l’immigration (« Intégration africaine »), la spiritualité (« Back yarame ») ou encore la souffrance des « Talibés », ces élèves des écoles coraniques livrés à eux-mêmes (« Ndiangaane ») font de lui un artiste d’une grande ouverture d’esprit.

Collaborations

Invité en 2004 sur le titre « N’dioukel » de l’album « Itinéraire d’un enfant bronzé » du rappeur franco-sénégalais Serigne Mbaye Guèye aka Disiz la Peste, il rend hommage, sur fond d’afro-cubainrap français, aux artistes qui ont tant apporté à la musique sénégalaise.

Invité par Youssou Ndour, Pape Djiby Ba pose sa voix sur « Cheikh Ibra Fall », un titre mbalax oriental du CD « Egypte » (Grammy Awards 2005 aux Etats-Unis). En 2009, cet artiste passionné de solfège réalise « Sama Jiguen », un hommage aux femmes sur fond de mbalax/jazz

Pape Djiby Ba & Swiss African Orchestra

Après son séjour à Paris (France), Pape Djiby Ba part s’installer à Berne (Suisse), et dans le souci majeur de faciliter les occasions de partage au gré de ce langage universel qu’est la musique, il s’est évertué en s’inscrivant en adulte au conservatoire. En 2018, il fonde le groupe Swiss African Orchestra (Orchestre Afro Suisse), jetant ainsi un pont culturel entre le Sénégal et la Suisse. Aussi, dans sa perpétuelle quête, la séquence helvétique s’enrichit‐elle d’une symbiotique interprétation de son répertoire comme pour prouver que les Suisses sont aptes à jouer les musiques d’Afrique.
Ainsi se présente son nouveau groupe au nom générique de Swiss African Orchestra dans la volonté de magnifier les brassages et les communions du possible afin des séductions ambitionnées de divers publics.
Cette formation jazz, jazz-fusion, afro-jazz comprend : Matthias Wenger (chef d’orchestre, sax alto, flûte), Thaïs Diarra (voix, chœurs), Ibou Ndiaye (percussions), Fred Bürki (batterie), Jeremias Keller (basse), Benjamin Külling (piano, claviers), Simon Rupp & Peace Djouf (guitare), David Blaser & Adrien Oggier (trompette) et Benedikt Reising (sax baryton, flûte).

Reconnaissance et décorations

En 1999, Pape Djiby Ba est fait Chevalier de l’Ordre du Mérite par le président Abdou Diouf pour son apport à la musique sénégalaise.
Le 11 juillet 2012, Pape Djiby Ba est fait Officier de l’Ordre National du Mérite par le président du Sénégal, Macky Sall, pour services rendus à la musique sénégalaise.

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Nago Seck

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