Sa musique
Démarche chaloupée, voix de baryton (à mi-chemin entre ténor et basse), flow hypnotique : Tukkiman affiche une apparente nonchalance qui couve en réalité une détermination sans faille. Cet auteur, compositeur, arrangeur, multi instrumentiste et autodidacte livre un premier album, « Tukki », réalisé avec le guitariste et chef d’Orchestre du groupe, Oumar Sow (ex Seydina Insa Wade, Idrissa Diop, Youssou Ndour). Dans cet opus enregistré entre Paris (France) et Chicago (Etats-Unis), il défend une approche humaniste et universelle de la musique, lui qui se définit comme un citoyen du monde. Il délivre une production hybride, mâtinée de compositions inspirées, ambitieuses et abouties. A cause de son héritage sans doute. D’abord, partout au Sénégal, les musiques traditionnelles comme le sabar (communément appelé mbalax) sont omniprésentes. Ensuite, très jeune, Tukkiman, accompagné de ses amis, encourage les équipes locales de football en jouant de l’assiko, un tambour carré recouvert d’une peau de chèvre tendue et un rythme. A la fois, il appartient à cette première génération d’artistes sénégalais biberonnés au hip hop américain ou à la pop anglaise. Un environnement qui le façonne, forge pour lui cette identité musicale suspendue, en perpétuel devenir. Dans les années 1990, sa sœur, musicienne, lui offre sa première guitare et c’est seul qu’il apprend à en jouer. Puis, toujours en dilettante, il s’essaie au piano, écrit ses premiers textes, et monte son propre studio, Time Sound Records. Littéralement, Tukkiman trouve asile dans la musique et définit les contours de son propre style. Aujourd’hui, dans ce premier jet musical en solo, il délivre une production hybride, mâtinée de compositions inspirées, ambitieuses et abouties.
Ses inspirations
« Je n’écris pas mes chansons, c’est la musique qui me les dicte ». Et lorsqu’il s’agit du processus de création, Tukkiman contourne la fabrique des lieux-communs, des préjugés. Il envoie valser toutes ces cases dans lesquelles les observateurs aimeraient le cantonner. Car comme sa musique, Tukkiman est libre. Libre de s’exprimer en anglais et si peu en wolof par exemple. Il trouve son inspiration dans le hip hop, dans le reggae, dans le rock, dans la pop, dans les rythmiques africaines, dans toutes ces musiques qui l’ont nourri. Lorsqu’il joue d’un instrument ou lorsqu’il compose en studio, d’eux- même les sons se forment, les harmonies jaillissent, les couleurs musicales se mêlent et les murs se dressent en passerelles inattendues. Les sons deviennent incantatoires et ensuite seulement les mots s’inventent, s’invitent, se placent. Les thématiques, toujours en faveur d’un monde plus doux, plus juste, plus solidaire, émergent au gré des mélodies, jamais l’inverse, car Tukkiman en est sûr : « la musique intelligente tue l’émotion ». La sienne est directe, généreuse, solaire et sans frontières.
You Reap What You Sow (Liguey)
En 2013, Tukkiman sort « You Reap What You Sow (Liguey) », un single appellant les jeunes à travailler, et enregistré en featuring avec La Petite Shade, styliste et chanteuse soul/funk/R&B née à Dakar, au Sénégal, d’un père béninois et d’une mère styliste sénégalo-danoise. Le pseudo, La Petite Shade, est inspiré par la chanteuse britannique d’origine nigériane Sade Adu.
Tukki, le voyage
« Quand tu déplaces ton corps, amène aussi ton esprit ». D’ailleurs « Tukki » signifie « voyage » en wolof du Sénégal. Et si c’est tout naturellement que le terme s’est imposé pour baptiser ce premier album (paru en 2015), c’est que l’artisan de ce projet inédit est un nomade. Un de ceux qui racontent des histoires. Un de ceux dont les racines sont puissamment ancrées mais qui, à la fois, demeurent résolument tournées vers l’ailleurs. D’abord, en 2006, il quitte son Dakar natal pour se former à Paris, avec un constat : « Il y a l’émotion d’une part, la technique d’autre part. La liberté, c’est avoir plus de technique pour exprimer mieux ses émotions ». Puis les sirènes de l’Amérique se font entendre. Où qu’il se trouve, Tukkiman est chez lui alors il se laisse happer et depuis des années, entre Dakar, Paris, New York et Chicago, il trace sa route, suit son propre chemin, peaufine son art au gré de ses rencontres, de ses inspirations. Sans jamais considérer sa musique comme une fin mais plutôt comme un tremplin. Car ce qui bouleverse Tukkiman, c’est le partage, c’est l’idée de transmettre à son tour. En Afrique et partout ailleurs. Un jour, il ouvrira des écoles de musique !!!
* Source: http://www.tukkiman.com/
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