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“Né le 31 mai 1961 à Boulogne-Billancourt, dans la région parisienne, en France, Jean-Philippe Rykiel, fils de la célèbre styliste Sonya Rykiel, surnommée "la reine du tricot" et inventrice de la "démode", est un auteur-compositeur, arrangeur, producteur, pianiste et claviériste virtuose non-voyant. Depuis son premier voyage en Afrique et sa rencontre au Ghana avec le musicien Freduah Agyemang, il a produit, joué en studio ou sur scène avec différents artistes et groupes africains : Xalam, Youssou Ndour, Seydou Zombra, Salif Keïta, Mory Djély Kouyaté, Kora Jazz Trio, et bien d’autres… C’est ainsi qu’il va naviguer dans divers styles musicaux africains : highlife ghanéen, jazz africain, mbalax sénégalais, pop africaine, musique mandingue…”

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Son enfance

« Quelques secondes après ma naissance, mon placement dans une couveuse trop riche en oxygène a provoqué une rétinopathie qui m’a définitivement privée de la vue et me fait considérer comme aveugle de naissance, à l’instar de Gilbert Montagné, de dix ans mon ainé, mais également de Stevie Wonder… et me faisant ainsi accéder très tôt à une sorte de club très fermé ! »
« Je suis le deuxième enfant d’une famille assez aisée. Mon père était commerçant et tenait un magasin de vêtements dans le XIVe arrondissement qui s’appelait « Laura ». Ma mère, enceinte, s’était lancée dans la conception de tricots « parce qu’elle ne trouvait rien à se mettre » selon ses propres termes, et ses créations s’étaient mises à faire le tour du monde, à partir de la boutique de mon père et d’une apparition sur une couverture du magazine « Elle » remarquée par Audrey Hepburn, puis au sein de la toute petite boutique qu’elle avait achetée en 1968 au 6 rue de Grenelle, dans le quartier Latin, et qui a été le début de la griffe Sonia Rykiel ».
« J’ai eu une enfance heureuse et hyperprotégée dans le cadre d’une solide tradition familiale amplifiée par ma condition d’aveugle, et même avec une sorte d’hyper-attention, principalement de la part de mon père, qui n’a pas été sans conséquences ensuite, en bien comme en mal, on va le voir (mais qui était surtout le résultat de beaucoup d’affection et d’attention à mon égard) ».

Jean-Philippe Rykiel et l’Afrique

« Mon attachement au continent africain est un mystère. Rien ne m’y prédisposait. Lorsque mon père écoutait des musiques extra-européennes qu’il me faisait partager, c’était plutôt vers l’Inde qu’il se tournait ».
« Le premier souvenir que j’en ai est diffus. Des chansons entendues à la radio, des voix différentes, fortes et chaudes, perçues en passant dans les rues de Paris : d’où venaient-elles ? Quelqu’un voulant m’aider dans le métro et que j’ai repoussé injustement par fierté d’arriver à me débrouiller tout seul »
« Et puis s’est produite la rencontre avec une bande de musiciens dont faisait partie Freduah Agyemang, et qui a changé le cours de ma vie ».
« En fait, j’ai découvert en Afrique des choses qui me manquaient chez moi. Ne serait-ce que le rire, la manière dont les gens rient en Afrique. Ils ont un rire particulier que j’appelle le rire de joie, qui n’existe plus chez nous. Ici, le rire est provoqué soit par une « bonne blague », soit aux dépens de quelqu’un… mais le rire de joie, c’est-à-dire le rire qui s’exprime quand on est heureux de retrouver quelqu’un… et qui constitue le premier signe de ce bonheur, je ne l’ai trouvé que là-bas ».
« Ce n’est qu’un exemple, mais il y a une chaleur, quelque chose dans les rapports entre les gens qui est moins calculé, plus spontané, qui me plait particulièrement et qui s’exprime dans la musique aussi parce que la musique est le reflet de l’être d’une personne, de son état mental et physique, les deux sont intimement liés pour moi ».

« L’Afrique est rythme, intégralement, et c’est la raison pour laquelle je choisis le singulier. Tout comme on dirait « la forêt » pour désigner un ensemble beaucoup plus vaste que ne le seraient « les forêts » même bénéficiant du pluriel, « Rythme » représente un concept bien plus large que « les rythmes » et a fortiori « les rythmes africains » ».

« C’est Prosper Niang du groupe afro-jazz sénégalais Xalam, décédé le 29 avril 1988 des suites d’un cancer, qui m’a donné les clés de la musique sénégalaise, de ses rythmes et de leur compréhension. Il l’a fait immédiatement, avec toute sa générosité, et sans que je ne lui aie rien demandé ! »
Reconnu par ses pairs dans toute l’Afrique, Jean-Philippe Rykiel assure des masterclass dans divers pays du continent.

De 1973 à 1981

En 1973 au Tabarka Jazz Festival de Tunisie, Jean-Philippe Rykiel rencontre Tim Blake, Steve Hillage (et Didier Malherbe), Gong. Deux ans plus tard en vacances à Los Angeles, aux Etats-Unis, il rencontre Stevie Wonder, Frank Zappa et Joni Mitchell.
L’année 1977 le voit faire sa première séance d’enregistrement avec Eric Estève et participer à l’enregistrement de l’album « Vous et nous » de la chanteuse, comédienne, écrivaine, dramaturge et parolière française Brigitte Fontaine. L’année suivante, il collabore avec Tim Blake dans « Crystal Machine » et participe à l’enregistrement de l’album « Blake’s New Jerusalem ». En 1979, Jean-Philippe Rykiel est du projet « Open » (Virgin) du musicien, guitariste, chanteur et producteur britannique Steve Hillage. En 1980, il fait la connaissance de Jean-Michel Reusser, journaliste, homme de radio, producteur et réalisateur français. L’année suivante, il participe à l’enregistrement de l’album « Friends Of Mr Cairo » (Polydor) de Jon & Vangelis, rencontre Didier Malherbe et participe à Gong puis au Duo Ad Lib.

De 1982 à 1989

En 1982, Jean-Philippe Rykiel fait son premier voyage en Afrique, au Ghana où il rencontre le musicien Freduah Agyemang. La même année, il est au Festival de Glastonbury, en Angleterre, avec Tim Blake, avant de sortit son premier album solo éponyme, « Jean-Philippe Rykiel » (Musiza/Ariola). En 1983, il fait la connaissance des Sénégalais Prosper Niang de Xalam et Youssou Ndour, leader de Super Etoile de Dakar. L’année 1984 le voit accompagner sur scène l’auteure-compositrice, arrangeuse, productrice, violoniste et chanteuse française Catherine Lara, et participation à deux de ses albums, le premier éponyme « Catherine Lara » puis « En Concert » (Tréma). Par la suite, il se rend avec Prosper Niang à Dakar, au Sénégal, où il retrouve Youssou Ndour.

En 1985, Jean-Philippe Rykiel participe à l’enregistrement de l’album « Apartheid » de Xalam (Melodie), et à l’opus « Nelson Mandela » de Youssou Ndour (EMI).

L’année suivante, il participe à l’enregistrement de l’album éponyme de Seydou Zombra, sacré Maracas d’or en Afrique. Cette même année 1986, il est à l’origine de l’orchestration et l’enregistrement de « Take This Waltz » de l’auteur-compositeur, interprète, musicien, poète, romancier et peintre canadien Leonard Cohen. Il sera du projet « I’m Your Man » de ce dernier. A la même période, il participe à l’album « Power Spot » de Jon Hassel (ECM), produit par Brian Eno et Daniel Lanois et à l’album « Faton-Bloom » de Faton Cahen et Didier Malherbe (Cryonic). En 1987, il est de l’album « Soro » (EMI) du Malien Salif Keïta, et un an plus tard du projet « Xarit » de Xalam (BMG).
En 1989, Jean-Philippe Rykiel participe à l’album « Surgeon Of The Nightsky » de Jon Hassel (Intuition), à « Fetish » de Didier Malherbe (Mantra) et rencontre pour la première fois Lama Gyurmé.

De 1990 à 1999

En 1990, Jean-Philippe Rykiel pose sa griffe sur l’album « French Corazon » de Brigitte Fontaine (EMI), avant d’être, avec le titre « Quiet Days In Tokyo », de la compilation « Nunc Music » (Takdisc/WMD – 1991). On retrouve dans cette compilation Hector Zazou, Elisabeth Valletti, Lightwave et François-Elie Roulin.

Un an plus tard, il est à Dakar, au Sénégal, pour participer, comme coproducteur, à l’enregistrement de l’album « Eyes Open » (Sony) de Youssou Ndour avec lequel il tourne au Mali, une première rencontre avec ce pays.
Après avoir réalisé la musique du film « Les pierres bleues du désert » de Nabil Ayouch (Maroc – 1992), Jean-Philippe participe en 1993 à l’album « Sand et les Romantiques » de Catherine Lara (Tréma). A cette occasion, il est l’auteur, avec Luc Plamondon, de la chanson « Entre elle et moi », interprétée en duo par Catherine Lara et Véronique Sanson. A la même période, il est de l’album « Zef » de Didier Malherbe (Tangram).

Suivront plusieurs autres projets : « Wommat » de Youssou Ndour (Sony), « Songs of Awakening / Roads of Blessings (The Lama’s Chant)  » de Lama Gyourme (Last Call/Narada/Takticmusic) en 1994, « Émotion » de Papa Wemba (Real World) en 1995, « Folon… The Past » de Salif Keïta (Island), « Mansa » de Super Rail Band (Label Bleu – 1995), « Vago » de Marcel Loeffler (Tam tam), « Wapi Yo » de Lokua Kanza (BMG), ou encore « Souhaits pour l’Éveil (The Lama’s Chant » de Lama Gyurme (Last Call/Sony) certifié disque d’or en Espagne en 1996.

Il posera aussi sa griffe sur les albums « Contes d’Afrique de l’Ouest » de Mamadou Diallo (CKT – 1997), « Castlesmadeofsand » d’Alexkid (F-Communications – 1998), « Paradis Païen » de Jacques Higelin (Tôt ou tard/Warner – 1998). Après avoir participé à la tournée « Jololi Review » de Youssou Ndour, il est de l’opus « Papa » de Salif Keïta (Island – 1999).

Autres projets

Outre ses nombreuses collaborations, Jean-Philippe Rykiel qui a navigué dans divers styles musicaux (électro, ambiant, pop-rock, rock…) trouve le temps de réaliser ses propres projets : « Jean Philippe Rykiel », un album éponyme (MusiZa – 1982), « Under Tree » (Last Call Records – 2003) ou encore « Inner Spaces » (Musea – 2012).

*Source : https://jeanphilipperykiel.com/

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Nago Seck

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