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Drapeau du Sénagal
“196.192~km² - 16.209.125~h - Capitale : Dakar”

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Le patrimoine musical du Sénégal est à l’image de la diversité de sa population : musique mandingue, chants sérères, lébous, musiques peules, dioulas, mbalax des wolofs tiré du tambour sabar, et bien d’autres… Dans ce paysage protéiforme, le mbalax représente le genre emblématique du Sénégal mais l’influence d’autres musiques (jazz, folk, reggae, salsa puis plus tard hip hop et électro) vont marquer profondément la scène musicale sénégalaise.

Les années 1940/1950 : La Lyre africaine, le music-hall et le jazz 

Dans les années 1940, à Dakar apparaissent les premiers groupes de musique urbaine dont le plus emblématique est La Lyre africaine. Orchestre phare créé par l’administration municipale de Dakar, il se produit devant la bourgeoisie locale, interprétant de la musique française, de l’assiko, du goumbé et de l’afro-cubain. Cet orchestre accueille en son sein en 1948 Bira Guèye.

Auteur-compositeur et saxophoniste ayant débuté sa carrière dans les années 1940, Birahim Guèye aka Bira Guèye ou « Pa Bira » (papa Bira), s’initie à la batterie puis au saxophone. En 1950, il est du Harlem Jazz.
Lors du Festival Mondial des Arts Nègres en 1966 initié par le président Léopold Sédar Senghor, il compose le titre « Festival Mondial des Arts Nègres » interprété par la cantatrice Mada Thiam. Tous deux étant basés à Dakar. Cette chanson aux parfums mbalax, très popularisée par les médias de la capitale sera considérée comme l’ »hymne du festival » bien que plusieurs autres chansons aient été composées dans les autres régions.
Par la suite, Bira Guèye et Mada Thiam formeront le fameux groupe Galayaabé.

A Saint-Louis, ancienne capitale de l’Afrique occidentale française s’impose à la même période  le jazz avec des groupes comme Star Jazz. Cet orchestre rendu célèbre par la voix de sa diva Amina Fall combine afro-jazz, afro-blues et musiques afro-cubaines.

A Paris, la musique sénégalaise se révèle à travers un spectacle de music-hall entre danses, musiques sénégalaises et théâtre présenté par le Trio Sonar Senghor, un groupe fondé par le père du théâtre moderne sénégalais, futur directeur du théâtre Daniel Sorano.

Les années 1960 : De la salsa au mbalax

Le Sénégal commence à intégrer dans les années 1960 des sonorités traditionnelles du sabar à la rumba cubaine (chantée en « wolognol » (wolof/espagnol)) et à la musique mandingue avec divers artistes et groupes : le chanteur sénégambien spécialiste de la rumba cubaine, Laba Sosseh, et son complice et saxophoniste d’origine nigériane Dexter Johnson, tous deux membres du Super Star puis du Star Band de Dakar, Star Jazz de Saint-Louis, Esperanza Jazz de Ziguinchor, Xalam I de Sakhir Thiam, Le Sahel ou encore Orchestra Baobab où ont officié Laye MBoup (un chanteur qui a inspiré toute une génération de vocalistes du pays), Médoune Diallo… Quant à Pap Djiby Ba, il a posé sa voix sur les musiques de divers orchestres. Quant au courant mandingue, il est incarné par Lamine Konté qui a mis en musique les œuvres des grands poètes de la diaspora. Il a aussi glissé sa kora dans la musique du film « Secrets plants » de Stevie Wonder où il apparaît comme comédien (début 1980).

Les années 1970 : Jazz fusion

Ousmane Diallo aka Ouza (leader d’Ouza et ses Ouzettes) et Xalam (appelé Xalam II), groupe amoureux de jazz-fusion, sont les premiers à construire leur musique avec une base rythmique purement locale, le mbalax devenu plus tard le courant le plus populaire du Sénégal.

Très inspiré par la philosophie hippie qui bouleverse les sociétés occidentales, Xalam lance la mode des mega-concerts « style Woodstock ». Ce groupe influencé par l’afro-jazz sud-africain de Hugh Masekela propose une des musiques de fusion les plus révolutionnaires de l’époque. En 1973, le groupe Wato Sita d’Ousmane Sow Huchard alias Soleya Mama et André Lô injecte à leur musique des doses de musique mandingue et de mbalax, de la soul et des rythmes latins. Cette décennie voit en France le groupe West African Cosmos d’Umbagne U Kset (voix, percus), de Wasis Diop (guitares), de Madiama Fall (percussions), de Yebga (sax), de Tony M’Batchi Lelo (basse) et d’Alain « Loy » Erlich (piano, guitares) lancer un afro-rock endiablé révélé par leur disque « Wuyé Wuyé » produit en 1976 par CBS (actuel Sony Music).

L’afro-folk

Dès 1966, à l’occasion du Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar, Seydina Insa Wade lance l’afro-folk « made in Sénégal », muni de sa guitare acoustique et de sa voix. Il fera de nombreux émules comme Ismaël Lo, Les Frères Guissé, Mansour Seck, Pape & Cheikh, Moutarou Baldé aka Daby Baldé, Ibnou Ndiaye (de Noubi Trio), Ameth Male ou encore Buru de Pape Amath Ndiaye (guitare, voix) et de la Suisse Francine Tiéche « Sine » (flûte, sax, voix).

Les années 1980 : Toure Kunda et Youssou Ndour

Locomotive au début des années 1980 de la musique africaine, Touré Kunda a su imposé sur la scène internationale, avec son fameux hit « Emma », son mandinka dong intégrant des parfums soninkara (de la musique mandingue) et afro-reggae.

Optant pour un mbalax « relooké », Youssou Ndour, disque d’or avec « 7 Seconds » (feat. Neneh Cherry), Thione Seck « l’oriental » (pour son amour de la musique indienne) et Omar Pène, le leader du Super Diamono, internationalisent le genre, y greffant des thèmes d’actualité.
On peut citer Alioune Kassé, Cheikh Lô inspiré par les chants mourides, Coumba Gawlo, une des rares femmes et Tidiane & Les Dieuf Dieul sans oublier Lemzo Diamono… Inspiré par la philosophie de Bob Marley et son style pulsé d’origine africaine, Maaskool et Maxidilick Adioa s’affirment comme les pionniers du reggae sénégalais. En 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, le maître tambour Doudou Ndiaye Rose est sollicité par Jean Paul Goude pour participer au défilé sur les Champs Elysées, donnant ainsi une renommée mondiale au mbalax.

Les années 1990 : beat peul, nouveau mbalax et rap attitude

Des styles minoritaires s’imposent sur la scène nationale et internationale dans les années 1990 comme le style halpulaar (musique peule) de Baaba Maal, les chants sérères de Yandé Codou Sène. Le rap inauguré par Massamba Fall basé au Etats-Unis explose à partir de 1995 avec Positive Black Soul, Daara J, Kocc Barma et surtout Xuman aux textes incendiaires.

Les années 2000 : Come back des anciens et jeune génération

Le début des années 2000 voient l’éclosion de nombreux artistes comme El Hadj Ndiaye « Thiaroye » (qui a reçu le prix de l’Académie Charles Cros), de nouveaux talents comme Mansour Diallo, et bien d’autres… Un nouveau genre, l’électro-sabar, voit le jour sous l’impulsion de Guiss Guiss Bou Bess tandis que Faada Freddy, ancien membre de Daara-J , s’impose sur la scène internationale avec une fusion gospel, R&B, soul et folk. La chanteuse de Casamance, Maria Sigaa, revalorise les musiques de sa région. Ndongo Lo s’impose comme la révélation mbalax de l’année 2000 , révélé par la force de ses textes.

 

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Nago Seck

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